Cette performance est unique en son genre dans les annales de ce parti islamiste désormais destiné à diriger de grandes villes, et pas des moindres, soit celles de Rabat, de Casablanca, de Tanger, de Fès, de Meknès, de Marrakech, de Mohammédia et d'Agadir. La presse nationale, toutes tendances confondues, a accordé ce jeudi 17 septembre une place importante à cette victoire nullement surprenante puisque le PJD et son chef, Abdelilah Benkirane, la dessinent et préparent depuis plusieurs mois.
Akhbar Al Yaoum, journal connu pour être proche du parti de la lampe, titre ainsi en Une, dans son édition de ce jeudi: "Cette victoire augmente les chances du parti de Benkirane de recueillir en 2016 quelque 40% des sièges à pourvoir au sein de la future chambre des représentants". Le journal ne précise pas la gymnastique qui lui a permis d'établir cette projection, mais il semble que le pronostic soit basé sur le nombre de voix qui se sont exprimées en faveur du parti de Benkirane depuis le 4 septembre. Publiant les résultats partiels pour 850 communes sur 1.503, le journal rappelle que, malgré la domination du PJD sur les grandes villes, le PAM a remporté la présidence de 205 conseils (24,12%), le RNI la présidence de 135 (16%), l'Istiqlal la présidence de 131 (15,41%), le PJD 98 présidences (11,53%), le MP 89, l'USFP 82, le PPS 42, l'UC 31 et le MDS de Mahmoud Archane 10. Il faut noter que la supériorité du PAM, du RNI et de l'Istiqlal lors des élections de mardi et mercredi a été réalisée au niveau des petites communes et municipalités rurales. Un communiqué du ministère de l'Intérieur a actualisé, mercredi soir, ces résultats, en précisant que le PAM a conforté sa position en remportant la présidence de 345 communes (24,04%) devant l'Istiqlal qui remporte 220 présidences (Chabat saute à la 2ème place), le RNI 219 et le PJD 168 (11,71%). A propos de la présidence des villes de plus de 100.000 habitants, le PJD caracole en tête pour avoir remporté la présidence de 19 conseils communaux, quand le MP en a récolté 6 et le PAM 4.
Akhbar Al Youm regrette par ailleurs que la logique des alliances n’ait pas été respectée depuis le 4 septembre, et ce aussi bien par les partis de la majorité que ceux de l'opposition. Et de conclure en citant le cas de Nador où des élus PJDistes ont voté, mardi, en faveur d'un candidat PAMiste élu à la présidence du conseil municipal de cette ville. L'échec de ces alliances a aussi conduit à des incidents et bagarres dans plusieurs villes.