Les frères de Benkirane ont menacé de mettre au pas les sages de la HACA au moment où les "ihatat" (Droit d'informer) à la Chambre des conseillers sont devenues un vrai cheval de bataille entre majorité et opposition. Dans son édition de ce jeudi 24 avril, Assabah écrit que le gouvernement place, désormais, la mise en application des articles relatifs au Conseil supérieur de la communication audiovisuelle dans la nouvelle Constitution parmi ses priorités. Il s'agit d'introduire des modifications structurelles dans cette instance de régulation avant la tenue des prochaines élections communales et régionales. Cet empressement est dicté, rapporte le quotidien Assabah en citant le dirigeant PJDiste, Abdelali Hamieddine, par le fait que "le conseil a donné la preuve qu'il est en déphasage avec le contexte constitutionnel et politique, d'après le discours du 9 mars 2011", donnant raison aux conseillers de l'opposition concernant la retransmission télévisée des "ihatat", que le gouvernement a décidé d'interrompre. La HACA est dépassée selon le PJD
Hamieddine a rappelé dans ce sens que le tribunal administratif de Rabat avait infirmé la décision de la HACA, soulignant que ladite décision présente des vices de forme et de fond. L'une des lacunes de cette décision, rapporte Assabah en citant encore le cadre du PJD, est qu'elle s'est basée sur la doléance d'un parti, à savoir le PAM, et non sur une plainte du président de la Chambre des conseillers. La décision a de même été prise sans concertation avec les parties concernées, le chef du gouvernement en l'occurrence, et sans prendre en considération le cahier des charges de la SNRT vis-à-vis de l'institution législative, ajoute Hamieddine.
Depuis qu'il est à la tête du gouvernement, le PJD a tendance à s'en prendre à des institutions publiques qui expriment des positions différentes des siennes. Or, la HACA est une institution qui veille sur le respect du pluralisme et des opinions dans les médias audiovisuels. Elle est placée, à cet effet, sous la protection tutélaire de Sa Majesté le Roi, ce qui la met à l'abri des pressions de nature à entraver l'impartialité qu'exige sa mission de régulation. Le parti de la lampe ne semble toujours pas bien saisir la mission fondamentale de la HACA.