Le PJD appelle à des élections législatives anticipées

Abdellah Bouanou, président du groupement parlementaire du PJD à la Chambre des représentants.

Estimant que le gouvernement de Aziz Akhannouch a «perdu la confiance des Marocains», le groupement parlementaire du Parti justice et développement (PJD) à la Chambre des représentants a appelé, lundi 8 juillet, à la tenue d’élections anticipées. Les détails.

Le 09/07/2024 à 11h28

Cet appel a été formulé lors de la réunion hebdomadaire du groupement des élus du PJD, présidé par Abdellah Bouanou, membre de la direction du parti islamiste et ancien maire de Meknès. Les islamistes affirment que l’actuel exécutif aurait tout intérêt à s’inspirer des récentes expériences britannique et française, et décider de l’organisation de législatives anticipées.

«L’appel à des élections anticipées n’est pas motivé par des considérations partisanes ou par une tentative de parasiter le gouvernement. Il s’agit plutôt d’un appel à un exercice démocratique qui prend en compte la confiance placée par les citoyens dans les partis politiques», a affirmé Abdellah Bouanou, cité par les médias officiels de sa formation politique.

«C’est la confiance du peuple qui a poussé les conservateurs au pouvoir à décider des élections anticipées au Royaume-Uni, et une décision similaire a été prise par le président français Emmanuel Macron après sa défaite aux élections européennes», ajoute le même responsable.

Pour Abdellah Bouanou, le gouvernement actuel gère les affaires du pays sans la confiance du peuple, accumulant les grandes erreurs qui ont abouti à des crises aux niveaux social et économique. «Aucun secteur n’a été épargné par les protestations et les grèves, et le gouvernement n’a pris aucune mesure efficiente pour préserver le pouvoir d’achat et atténuer les effets de l’inflation», affirme l’élu islamiste qui évoque «des conflits d’intérêts, le chômage et le recul des indicateurs économiques à mi-mandat du gouvernement».

À la Chambre des représentants, les relations sont de plus en plus tendues entre le gouvernement et sa majorité parlementaire d’une part, et l’opposition de l’autre, cette dernière estimant être «muselée» et «privée de la possibilité de s’exprimer librement». Pour la deuxième fois en moins de deux semaines, les députés de l’opposition se sont retirés d’une séance plénière, quand le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, a refusé de leur accorder une «prise de parole», ou «droit d’information», en relation avec la crise que vivent les facultés de médecine et de pharmacie.

Par Rahim Sefrioui
Le 09/07/2024 à 11h28