Le ministère des Habous se défend formellement d’avoir favorisé des candidats masculins pour l’accès à des postes à responsabilité. D’après le quotidien Assabah, qui aborde ce sujet dans son édition du week-end des 14 et 15 janvier, la réaction du ministère intervient après que certains cadres féminins ont protesté contre leur supposée exclusion de l’accès à certains postes du département. Notamment les postes dont la mission est de gérer et préserver les biens des Habous. Et c'est une députée du PJD qui fait état de cette supposée contestation.
Nul ne conteste l’ingéniosité avec laquelle le ministre des Habous a mené des réformes profondes dans la société marocaine, tient à souligner le quotidien. Cependant, relève Assabah, la députée du PJD à la première Chambre a soulevé le problème dans une question écrite adressée à Ahmed Taoufiq.
La député islamiste reproche au ministre d’avoir empêché les femmes d’accéder, par exemple, à la fonction des Nadhirs des Habous. En effet, les 36 Nadhirs que compte l’organisation territoriale du ministère sont tous de sexe masculin. Ils sont chargés exclusivement de la gestion des biens habous, ont pour mission de veiller à la gestion et au développement de ce patrimoine conformément aux orientations du ministère. Mais cela ne suffit pas pour accuser le ministère de discrimination.
D’ailleurs, la députée le reconnaît elle-même, c’est une mission que la femme peut parfaitement assumer. Cela d’autant, et toujours selon la députée, que rien dans la religion ne le lui a interdit explicitement. Qu'est-ce qui pousse le ministère à exclure sciemment les femmes de cette charge?
C’est, en effet, le point de vue d’une source autorisée du ministère, citée par le quotidien. «Le ministère n’a jamais fonctionné selon une logique de séparation des sexes», affirme cette source. Les femmes assument des responsabilités à tous les niveaux au sein de ce département, souligne la même source. Elles sont chefs de services et de divisions aussi bien dans le département des Affaires islamiques, que dans celui des Habous et même dans les mosquées. Elles font également partie de la communauté des oulémas et intègrent de ce fait facilement les Conseils des oulémas, y compris le Conseil supérieur.
Plus encore, poursuit le quotidien, le ministre lui-même a publié un décret dans lequel il insiste sur l’abolition de toutes formes de discrimination contre les femmes dans l’accès aux hautes fonctions et responsabilités. Et au moment de lancer un concours pour l’accès à un haut poste de responsabilité, le ministère ouvre la voie de candidature, dans les mêmes conditions, aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Et si des femmes ne se présentent pas, ce n’est pas de sa faute.