Le médiateur du Royaume appelle à une meilleure coopération entre les institutions de gouvernance

Hassan Tarik, médiateur du Royaume.

Revue de presseLors d’une journée d’étude organisée par la Commission de justice et de législation, Hassan Tarik, le médiateur du Royaume, a plaidé pour une coopération renforcée entre les organismes de gouvernance et les institutions nationales. Il a souligné les tensions persistantes résultant des divergences de légitimité. Cet article est tiré d’une revue de presse d’Assabah.

Le 18/07/2025 à 21h18

Hassan Tarik, médiateur du Royaume, a exhorté les différentes institutions nationales à renforcer leur collaboration avec les organismes de gouvernance, déplorant une interaction encore timide et marquée par des hésitations. Les relations entre les instances indépendantes et le Parlement peinent à atteindre leur plein potentiel, en raison d’une gestion peu assurée des dynamiques institutionnelles, rapporte Assabah du week-end (19 et 20 juillet).

Intervenant mercredi 16 juillet lors d’une journée d’étude parrainée par la Commission de justice et de législation, Hassan Tarik a mis en lumière les tensions nées de la coexistence de légitimités constitutionnelles distinctes. Il a rappelé que le cadre référentiel de ces relations s’ancre dans le texte constitutionnel, notamment son premier chapitre, qui définit les composantes du système institutionnel marocain. «Le premier principe, relatif à la séparation des pouvoirs, leur coopération et leur équilibre, renvoie à la démocratie citoyenne et participative, ainsi qu’à l’article 160, qui prévoit la présentation d’un rapport annuel par ces instances», a-t-il précisé.

Selon le médiateur, les rapports entre les institutions indépendantes, le Parlement et le gouvernement ont longtemps été entravés par des incompréhensions, voire des phases de défiance. «Ce climat découle d’un modèle institutionnel fondé sur le dialogue entre des entités aux traditions bien établies, face à des organismes en quête de nouveaux espaces d’influence», a-t-il analysé. Cette proximité, combinée à un chevauchement partiel des prérogatives, engendre inévitablement des frictions, nourries par ce qu’il a qualifié d’«égoïsme institutionnel» des différentes parties.

Ces tensions, particulièrement vives au lendemain de l’adoption de la Constitution de 2011, s’expliqueraient, selon lui, par une divergence de visions quant aux fondements mêmes de la légitimité. D’un côté, le Parlement, fort de sa légitimité élective et représentative. De l’autre, les instances de gouvernance, porteuses d’une légitimité axée sur le dialogue et la participation citoyenne. Toutefois, Tarik a tenu à rappeler que ces dernières constituent un maillon essentiel dans la défense des droits humains et des valeurs universelles, complétant ainsi l’action des institutions élues, relaie Assabah.

Enfin, le médiateur s’est félicité des progrès accomplis par son institution, qui a su, selon lui, surmonter les méfiances initiales des citoyens. «Les dossiers que nous traitons relèvent pleinement de notre champ de compétence, et nos recommandations, contraignantes, appellent une réaction proactive des parlementaires, notamment par le biais de questions adressées aux ministres concernés, afin d’en assurer la mise en œuvre effective», a-t-il conclu.

Par Hassan Benadad
Le 18/07/2025 à 21h18