2021 sera derrière nous dans quelques heures, mais elle restera sans doute dans les mémoires comme une année exceptionnelle à plus d’un titre. Il y a d’abord la poursuite du contexte sanitaire complexe imposé par la pandémie de Covid-19.
Puis, 2021 a également été l’année durant laquelle le Maroc organisait pour la première fois des élections générales le même jour. Le 8 septembre dernier, les Marocains devaient, en effet, élire leurs représentants au Parlement, dans les conseils régionaux, les conseils communaux ainsi que dans d’autres instances locales.
Ces élections contribuent, sans nul doute, à faire de 2021 une année exceptionnelle, en raison de tous les défis organisationnels qu’il a fallu relever dans ce contexte sanitaire inédit, mais également par leurs résultats.
Dans sa dernière édition de l’année, celle du vendredi 31 décembre, Al Ahdath Al Maghribia revient naturellement sur cet épisode phare qui a marqué la scène politique durant les douze derniers mois. D’emblée, la publication rappelle que le ministère de l’Intérieur, en sa qualité de responsable de l’organisation des élections, devait faire face à des défis d’ampleur.
En raison des répercussions de la pandémie, et à l’approche de l’échéance du 8 septembre, l’hypothèse d’un report de ces élections a fait surface. La raison est que le Maroc présentait à l’époque un bilan sanitaire inquiétant, avec une flambée des cas due principalement au variant Delta.
Le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, avait même donné du crédit à ceux qui anticipaient un report des élections. Al Ahdath Al Maghribia se souvient ainsi qu’El Othmani avait assuré, quelques semaines avant l’échéance, que son gouvernement n’avait pas discuté du report, mais que celui-ci restait «théoriquement» possible.
Le ministère de l’Intérieur ne l’entendait vraisemblablement pas de la même oreille, puisque malgré cette déclaration, ainsi que les appels de certaines parties à un report des élections en attendant que la situation sanitaire s’améliore, le département de Abdelouafi Laftit a fait preuve d’abnégation en s’assurant de la mise en place de toutes les dispositions permettant la tenue de ces élections à leur date, et dans les meilleures conditions.
D’ailleurs, le ministère de l’Intérieur n’avait pas tardé à donner des indications sur ses intentions puisque plusieurs semaines avant la date fatidique du 8 septembre, il avait assuré que l’échéance serait respectée. Et comme cela a été souligné lors d’une intervention du ministre de tutelle, l’objectif premier restait de consolider les acquis démocratiques du Maroc et d'honorer la confiance des Marocains dans les politiques, en respectant les engagements électoraux et en appelant les différents acteurs politiques à faire preuve d’assiduité et de respect des règles.
Au-delà de tous les efforts qu’a nécessité le respect de cette échéance du 8 septembre et l’organisation de pareil rendez-vous politique dans le contexte sanitaire de l’époque, les élections de 2021 resteront également longtemps dans les esprits en raison des résultats du scrutin. Comme le rappelle le quotidien, 2021 restera ainsi l’année durant laquelle le Parti de la Justice et du développement (PJD), parti arrivé pourtant en tête des deux précédentes législatives et qui dirigeait le gouvernement depuis 2011, a subi une cuisante défaite. Au comptage des urnes, le PJD n’a réussi à se classer que huitième, alors que d’autres forces politiques comme le RNI, arrivé finalement en tête, ont réussi une percée majeure.
Pour Al Ahdath Al Maghribia, les raisons à la débâcle du PJD sont multiples. D’abord, il y a ceux qui avancent l’explication du «vote sanction», en raison des échecs dont a fait preuve le parti dans sa gestion du gouvernement pendant deux législatures, mais également dans la gestion de la chose locale. D’autres avancent, pour leur part, des décisions impopulaires prises par les deux gouvernements dirigés par le parti de la Lampe et qui ont fortement impacté le pouvoir d’achat de certaines catégories de la population, particulièrement la classe moyenne.
Ceci sans parler bien sûr de certaines promesses et engagements non concrétisés, ainsi que de certaines polémiques comme celle liée à la pension de retraite touchée par l’ancien leader du PJD, à la tête du gouvernement entre 2011 et 2016, alors qu’il était lui et ses confrères du PJD parmi les premiers à critiquer les avantages attribués à d’anciens responsables gouvernementaux ou à d’anciens parlementaires.