Vendredi soir, des millions de Marocains sont descendus dans les rues, célébrant une victoire diplomatique historique aux Nations Unies. Cette décision, fruit de cinquante années d’efforts militaires, politiques et diplomatiques, marque l’aboutissement d’un demi-siècle de sacrifices et de persévérance nationale.
Le Royaume vient d’obtenir une reconnaissance internationale décisive de sa souveraineté sur son Sahara, scellant ainsi un combat entamé depuis les années 1970, commente le quotidien Assabah dans son éditorial de ce lundi 3 novembre.
Mais, derrière les cris de joie qui ont résonné dans tout le pays, un autre son s’est fait entendre de l’autre côté de la frontière: celui d’une défaite amère. Ce n’est pas le cri d’un «peuple opprimé» ni celui d’un référendum avorté. C’est, plus simplement, le deuil d’un projet échoué, un projet qui, depuis près d’un demi-siècle, visait à démembrer le Maroc pour ouvrir un passage stratégique et à moindre coût vers l’océan Atlantique.
Ce plan, élaboré dans les années 1970, a instrumentalisé des milliers de réfugiés, des enfants, des drames humains et des conflits armés au nom d’une chimère séparatiste, a-t-on lu. L’échec de ce dessein a pris corps dès l’annonce, par le Roi Mohammed VI, de l’Initiative de l’Atlantique.
Ce projet, visionnaire, a redéfini les équilibres régionaux et dévoilé les véritables intentions de ceux qui, depuis Alger, manipulaient une cause prétendument «humanitaire». Le dernier clou dans le cercueil de cette entreprise a été enfoncé par la résolution 2797 du Conseil de sécurité, consacrant la voie marocaine de l’autonomie sous souveraineté nationale, écrit Assabah.
Dans son discours, le Roi Mohammed VI a parlé d’une «étape charnière de l’histoire moderne du Maroc»: «Il y a un avant et un après le 31 octobre 2025», a déclaré le Souverain.
Le Roi Mohammed VI inscrit sa démarche dans une continuité historique. Chaque succès n’est pas une fin en soi, mais le point de départ d’une nouvelle phase de construction nationale, a-t-on encore lu.
Le discours royal a ouvert trois grandes perspectives, trois lignes de force qui dessinent l’avenir du Royaume après la résolution 2797. La première est la mise à jour du projet d’autonomie. Le Maroc s’apprête à actualiser le contenu du plan d’autonomie soumis en 2007 à la communauté internationale. Ce document, en six pages, décrit une solution réaliste, crédible et exécutable, une proposition saluée par les grandes puissances et par le Conseil de sécurité lui-même. La nouvelle version visera à renforcer la participation locale, à approfondir la décentralisation et à consolider la gouvernance régionale dans le Sahara marocain.
La deuxième est l’appel aux frères de Tindouf. Le Roi a lancé un appel sobre et solennel à tous les Marocains séquestrés dans les camps de Tindouf. Il leur offre une chance historique: rentrer au pays, retrouver leurs familles, contribuer à la gestion de leurs affaires locales et participer à la construction du Maroc uni. Cet appel n’est pas un simple geste symbolique. C’est une garantie royale, un engagement moral et politique pour une réintégration digne et durable.
La troisième est l’ouverture régionale et la coopération. Le Souverain a réaffirmé la vocation du Maroc à être un moteur d’intégration régionale, que ce soit à travers son appel fraternel au président algérien pour un dialogue sincère, ou par son ambition de ranimer l’Union du Maghreb arabe, le Roi Mohammed VI inscrit sa vision dans un horizon collectif, celui d’un Maghreb réconcilié, uni autour du développement, de la stabilité et du progrès partagé.
Au-delà du succès diplomatique, cette victoire marque la naissance d’un nouvel humanisme marocain, souligne Assabah. Le Roi a transformé un triomphe politique en un message universel, celui de la réconciliation, de la dignité retrouvée et du vivre-ensemble. Le Maroc, fort de sa légitimité historique et de sa maturité institutionnelle, ne cherche pas la revanche, mais la paix.








