Une véritable tourmente judiciaire que celle que vit actuellement le maire de Rabat, Mohamed Seddiki. Il a dû passer, lundi, neuf heures d’affilée chez la police judiciaire de Casablanca, pour les besoins d’un interrogatoire sur fond de l’affaire relative à son départ de la société Redal, en 2012, fait savoir le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce mercredi 27 avril. Selon le journal, le mis en cause, dans cette affaire qui a éclaté suite à une plainte du procureur judiciaire du royaume sur instruction des deux ministères de l’Intérieur et des Finances, s’est vu auditionner neuf heures durant, de 9h30 à 18h30, par quatre enquêteurs au sujet de son départ de la société RedalL, relevant du groupe français Veolia. Le maire de la capitale a refusé de livrer le contenu de cet interrogatoire à la presse, en raison du devoir de discrétion de l’instruction, selon une source proche du président du Conseil de la Rabat, cité par Akhbar Al Yaoum. Et le journal d’ajouter qu’une fois l’audition terminée, le maire est retourné à Rabat pour assister à une réunion de l’administration générale du PJD, dont les membres lui ont exprimé de leur solidarité. Il a d'ailleurs confié à ses «frères» que l’interrogatoire s'était passé dans de bonnes conditions et qu’il avait répondu à toutes les questions posées par les enquêteurs de la police judiciaire, renchérit Akhbar Al Yaoum. Par ailleurs, une source proche du maire de Rabat s’interroge sur le choix de la police judiciaire d’enquêter d’abord sur le maire de Rabat, dans un dossier qui concerne 90 personnes, d'anciens salariés de Redal et des médecins. Pour rappel, l'affaire remonte au samedi 20 février 2016, au lendemain d'une séance houleuse au Conseil de la ville de Rabat entre des députés du PJD et du PAM (Parti authenticité et modernité), lorsqu’un député du parti du Tracteur avait demandé publiquement l’ouverture d’une enquête au sujet d'une présumée pension d’invalidité versée au maire par son ancien employeur, la société Redal, chargée de la gestion déléguée des services d'eau et d'électricité à Rabat-Salé et ce, pour des "raisons de santé".Pour sa part, le maire dément ces accusations et affirme avoir négocié, en 2012, un départ volontaire dans le cadre d'une opération qui a concerné 90 anciens employés de Redal.
Par Mustapha Nouri
Le 26/04/2016 à 20h02