Le gouvernement a du faire face à de nombreux défis depuis son investiture, il y a un an et quelques mois. A peine l’équipe El Othmani a-t-elle pu surmonter le contexte de sa nomination qu’elle a dû faire face à des obstacles menaçant parfois même la solidité de la coalition qui la compose, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition des 4 et 5 août. Ce qui met perpétuellement le chef du gouvernement dans l’obligation de réviser ses cartes, ajoute le journal.
C’est ainsi que depuis sa mise en place, le 5 avril 2017, le gouvernement a encaissé de nombreux coups, dont les plus durs sont venus de l’intérieur même de la majorité. Le chef du gouvernement a pu ainsi difficilement surmonter les attaques verbales de son prédécesseur, également ancien secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, contre deux alliés majeurs de la coalition, le RNI et l’USFP.
En parallèle, le gouvernement El Othmani a été ébranlé, en l’espace d’un an et quatre mois, par deux séismes politiques. Le premier ayant emporté quatre de ses membres, le 24 octobre de l’année dernière, suite au rapport soumis au Roi sur l’évolution du programme «Al Hoceima, Manarat Al Moutawassit», lancé en présence du souverain en 2015.
Le second séisme a coûté, mercredi dernier, son poste au ministre de l’Economie et des finances. Une décision qui, d’après un communiqué du cabinet royal, rentre dans le cadre de la mise en œuvre du principe de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes.
En somme, souligne Al Ahdath Al Maghribia, le gouvernement a démarré son action sur fond de contestations sociales. Après s’être installé dans les affaires à la suite du premier séisme d’octobre 2017, il a été atteint par les flèches empoisonnées de Benkirane, avant de faire les frais, plus récemment, d’un nouveau séisme.
C’est ainsi que moins de six mois après son investiture, le gouvernement a perdu quatre de ses membres, explique Al Ahdath Al Maghribia. Leurs postes ont été confiés par intérim à d’autres ministres, en attendant la nomination de leurs nouveaux titulaires.
Ce qui n’a pu être fait que trois mois plus tard, le 22 janvier avec, à la clé, la nomination d’un nouveau ministre, chargé de la coopération africaine, dont le poste a été créé entre-temps. Du nouveau sang a ainsi été injecté dans les veines de l’Exécutif et ses membres ont à peine commencé à travailler que la sortie de Benkirane, un mois plus tard, est venue compromettre l’existence même de la majorité gouvernementale.
Le journal rappelle que la crise naguère larvée au sein de la majorité a atteint son paroxysme lorsque, le 8 février, les ministres RNI ont décidé de «boycotter» le conseil du gouvernement pour protester contre les déclarations de Benkirane visant leur parti et son président. Le chef du gouvernement a été alors contraint de réunir en catastrophe les chefs de la majorité pour tenter de remettre de l’ordre dans sa coalition. Suite à quoi, El Othmani a été chargé en personne d’annoncer les conclusions de cette rencontre et d’assurer que tout était désormais rentré dans l’ordre.
Une apparente accalmie, puisque les ministre RNI ont continué à être la cible des attaques plus ou moins ouvertes des dirigeants et parlementaires du PJD. Une situation qu’El Othmani a pu maîtriser jusque-là. C’est alors qu’il doit à nouveau faire face à un énième défi, celui de gérer le récent limogeage de son ministre de l’Economie et des finances.