Selon des informations relayées par l’agence de presse espagnole EFE ce mardi, le chef du Polisario, actuellement hospitalisé en Espagne sous la fausse identité de Mohamed Benbatouche, vient de faire l’objet d’une deuxième plainte devant la Haute Cour nationale espagnole (Audiencia Nacional).
«Le dossier judiciaire du chef du front Polisario, Brahim Ghali, s’est élargi ce mardi avec la décision du juge de l’Audience nationale, Santiago Pedraz, de rouvrir une nouvelle affaire contre lui pour crimes et génocide, la deuxième procédure judiciaire depuis son entrée en Espagne il y a un mois sous une fausse identité», écrit EFE, qui a eu accès au document dudit magistrat.
Le juge a en effet accepté ce 18 mai d’engager une nouvelle procédure contre Brahim Ghali, suite à une plainte de l’Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme (ASADEH), qui s’ajoute à celle déposée auparavant par Fadel Mhidi Breïka, un citoyen espagnol d’origine sahraouie, qui affirme avoir subi des tortures dans les bagnes du Polisario, situés dans le sud-est algérien. Mais Brahim Ghali a, une nouvelle fois, refusé de signer la convocation de ce mardi, sous prétexte qu’il lui faut le feu vert de l’ambassade d’Algérie en Espagne.
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Oui, on a beau se frotter les yeux pour le croire, le chef du Polisario, soi-disant président d’un Etat, a refusé de signer un document avant de se concerter avec les autorités algériennes. On savait que le Polisario et ses responsables sont les pantins du régime militaire d’Alger, mais on ne se doutait pas que leur chef de file allait proclamer au grand jour cette collusion, sans même être embarrassé de rendre public le tutorat exercé par le pouvoir algérien.
Pourquoi Brahim Ghali prend le risque de contacter l’ambassade d’Algérie, alors que toute la propagande du Polisario tend à montrer que les séparatistes prennent seuls leurs décisions? La crise entre Rabat et Madrid, due en partie à son hospitalisation en catimini par l’exécutif dirigé par Pedro Sanchez, prend des proportions telles que Brahim Ghali, pris de panique, sent le vent tourner et appelle son parrain algérien à la rescousse? A quelle fin? Pour sauver sa peau ou menacer les autorités algériennes de tout balancer?
Le journal en ligne Libertad digital accuse les services secrets algériens d’avoir sciemment envoyé Brahim Ghali se soigner en Espagne pour créer une profonde crise entre Madrid et Rabat. En effet, se demande ce portail, si Brahim Ghali «est le leader du Front Polisario, pourquoi doit-il contacter l'ambassade d'Algérie?», en affirmant aux juges espagnols: «Pour signer ou non la réception de la notification, je veux contacter l'ambassade d'Algérie et des personnes de confiance».
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Selon le quotidien à grand tirage El Pais, Brahim Ghali «se tourne vers l'Algérie après avoir été convoqué par le tribunal national», avant d’ajouter que les intérêts économiques (gaz) et les interférences diplomatiques font que «le juge et le parquet refusent pour l’instant d'imposer des mesures conservatoires à Brahim Ghali, malgré la demande des plaignants, qui craignent qu'il ne quitte l'Espagne». Le médecin algérien qui l’accompagne, et qui lui tient lieu de porte-parole, a souligné que son état de santé et sa capacité cognitive étaient «insuffisants» pour le soumettre à un interrogatoire.
Mais visiblement, les capacités cognitives du chef du Polisario sont suffisamment en éveil pour proclamer très haut qu’il ne prend aucune décision sans le visa préalable d’Alger. Après cette profession de foi du patron des séparatistes, notifiée par la police espagnole, l’Algérie persistera-t-elle à dire qu’elle n’est pas concernée par le conflit du Sahara?