La démission d’Abdelkader Amara intervient trois jours après que le secrétariat général du Parti Justice et Développement (PJD, opposition) a imputé, dans un communiqué, à des «raisons religieuses» le séisme qui a frappé le Maroc, l’attribuant à «la volonté de Dieu» et aux «péchés» commis par les Marocains.
«La question qui se pose ne concerne pas uniquement les comportements individuels de non-obéissance, mais plutôt des péchés, des interdits et des offenses commis sur le plan général et politique», a affirmé, dans son communiqué, la formation politique dirigée par Abdelillah Benkirane.
Abdelkader Amara n’est d’ailleurs pas le seul dirigeant du PJD à critiquer le contenu du communiqué publié par la formation islamiste. C’est aussi le cas de Mohamed Yatim, haut cadre et ancien ministre, pour qui la position du parti de la Lampe constitue «une analyse purement religieuse, loin de toute approche politique dont devrait se prévaloir une formation politique aguerrie». «La démission d’Abdelkader Amara est la goutte qui a fait déborder le vase», a-t-il déclaré, faisant allusion à la situation politique que traverse actuellement le parti islamiste.
Un pilier du parti islamiste
Abdelkader Amara, un des piliers du PJD durant les deux mandats que le parti a exercés au pouvoir (2012-2020), a présenté sa démission de «toutes les instances» du parti, a confirmé un de ses proches, contacté par Le360. Sur sa page Facebook, il a d’ailleurs publié un texte explicite: «C’est avec un cœur pincé de douleur par la situation dans laquelle se trouve le PJD que j’annonce ma démission du parti ainsi que de toutes ses instances, avec effet immédiat».
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L’ancien ministre de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, puis ministre de l’Industrie (2012) et de l’Énergie et des Mines (2016), avait pris déjà ses distances avec le PJD au lendemain de la cuisante défaite électorale du parti en 2021, alors sous la direction du précédent chef de gouvernement Saâd Eddine El Othmani.