L'Algérie terre de réconciliation et du vivre ensemble: de qui se moque l'agence APS?

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Si on était au dernier jour du mois de mars on aurait cru à un poisson d’avril, mais puisque ce n’est pas le cas, il s’agit vraisemblablement d’une perte de mémoire qui a dégénéré en une démence caractérisée.

Le 16/05/2018 à 09h01

L’Algérie, hallucine l’APS, est une «Terre de réconciliation » et un «modèle du vivre ensemble».

Voulant marquer le coup par un marronnier mièvre et ridicule sur le 16 mai proclamé, nous dit-on à l’initiative de l’Algérie, «Journée internationale du vivre ensemble en paix », l’auteur du papier de l’agence de presse algérienne s’est laissé bercer par l’ivresse d’une littérature qu’il a probablement dénichée dans un roman de science fiction, occultant une partie de l’histoire macabre de son pays «modèle » qui a produit une des plus sanglantes guerre civile du 20-ème siècle, avec pas moins de 200.000 morts!

Alors que le peuple algérien attend toujours la vérité sur les centaines de milliers de victimes tombées suite aux crimes odieux commis par les généraux au pouvoir lors de cette guerre abominable, l’APS ne tarit pas d’éloges sur un régime en ossification avancée qui continue de disculper les responsables de cette hécatombe, de siphonner les richesses du pays et de prendre en otage l’avenir de tout un peuple. «Dans son environnement immédiat et bien au-delà », radote le journaliste de l’APS, «la diplomatie algérienne a toujours privilégié la recherche de règlement pacifique aux crises et conflits à travers le dialogue… et patati et patata.

Il persiste dans son récit «homérique» en relevant que son pays «n'a eu de cesse de promouvoir la paix, la stabilité et la coopération dans la région du Maghreb (On ne voit pas comment avec des frontières fermées), de la Méditerranée, la zone sahélo-saharienne, en Afrique et dans le monde arabe».

Dévalant vite les lignes pour arriver au Sahara, le sujet de prédilection de l’Algérie, le journaliste n’a pas fait beaucoup d’effort pour trouver le raccourci. La formule est toute faite : «L’Algérie s'est toujours tenue aux côtés des peuples encore opprimés dans leur lutte pour la satisfaction de leur droits fondamentaux».

Et là, les mots le trahissent pour nous annoncer que « l'action diplomatique algérienne s'inscrit dans le registre de la durée». En langage décrypté cela veut dire que l’Algérie continuera à mettre les bâtons dans les roues, n’en déplaise au Conseil de sécurité, à torpiller les efforts de la communauté internationale pour bloquer toute solution à ce conflit qu’elle a créé de toutes pièces et à retenir en otage les populations de Tindouf dans des conditions inhumaines et dégradantes.

Si le récit mesquin étalé par l’APS fait ricaner, il cache mal le climat délétère qui prévaut dans le pays, décrié d’ailleurs par plusieurs acteurs politiques.

Le parti de l’ancien chef de gouvernement Ali Benflis a résumé la situation en une phrase : «Le pouvoir politique n’a jamais été aussi autocratique, le champ des droits et libertés aussi restreint, la gouvernance aussi déficiente, la dépendance économique aussi handicapante, la position extérieure de notre pays aussi fragile», s’est-il indigné dans un communiqué.

A cette autarcie étouffante s’ajoute les prises de position à courte vue, l’activisme pernicieux et les agissements hostiles de la diplomatie algérienne, en totale contradiction avec le discours de perfidie qu’elle prêche sur sa prétendue neutralité dans la question du Sahara. En témoigne son implication avérée dans un fâcheux projet de déstabilisation qui visait le Maroc, en parrainant une alliance à vils desseins entre le polisario et le Hezbollah.

Autre réalisation et non des moindres à inscrire au palmarès des «Gérard» de la diplomatie algérienne est son traitement inédit des migrants que d’aucuns qualifient de « véritable chasse à l’homme noir ». Des centaines de subsahariens continuent de subir des traitements inhumains et dégradants qui rappellent les pires épisodes de l’histoire du siècle dernier.

S’évertuer à convaincre le monde que l’Algérie est «la cité des anges», en clamant que «nombre de conflits et crises ont connu un dénouement à la faveur de la médiation algérienne », est une pure hérésie!

Par Adil Zaari Jabiri (MAP)
Le 16/05/2018 à 09h01