L’Algérie mène une guerre secrète de déstabilisation au Sahel via une unité paramilitaire

Le chef d'état-major de l'armée algérienne Said Chengriha, à gauche.

Revue de presseFace à des révélations accablantes sur la création d’une force paramilitaire secrète accusée d’œuvrer à la déstabilisation de ses voisins, le ministère algérien de la Défense a répondu par un démenti d’une rare violence verbale. Les fuites publiées par le site «Sahel Intelligence» dépeignent les rouages d’un dispositif militaire sophistiqué et ses inquiétantes connexions avec les groupes terroristes dans la région du Sahel. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 14/12/2025 à 17h45

Dans un communiqué au ton véhément, au langage saccadé et parsemé d’expressions insultantes, le ministère algérien de la Défense a opposé un démenti catégorique à de graves accusations portées contre le régime. Ces allégations, révélées par le site d’investigations «Sahel Intelligence», dénoncent l’implication d’Alger dans la diffusion de l’instabilité terroriste au Sahel.

Selon ces fuites, une unité paramilitaire secrète, baptisée «Khalid Ibn Al Walid» ou «KI-7», a été constituée il y a deux ans au sein d’une base isolée dans le sud algérien, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce lundi 15 décembre. Composée de 320 mercenaires sélectionnés avec soin, cette formation est structurée en quatre escadrons autonomes aux spécialisations distinctes. L’escadron «Alpha» (120 hommes) aurait un rôle offensif; «Brume» (60 hommes) serait dédié au renseignement et à la destruction ; «Delta» (40 techniciens) gèrerait la guerre électronique; et les drones, enfin, «Ombre» (100 éléments), se spécialiseraient dans les opérations clandestines et le tir de précision.

Équipée d’un arsenal moderne et difficile à tracer –incluant armes d’assaut, drones de brouillage, missiles et véhicules blindés–, la mission de cette unité serait triple: déstabiliser le Mali et le Niger en ciblant leurs infrastructures énergétiques et logistiques pour exercer une pression économique, collecter des renseignements, surveiller les mouvements militaires et exécuter des opérations discrètes visant à semer la confusion aux frontières.

«Sahel Intelligence» présente cette formation comme un instrument flexible permettant à Alger d’intervenir sans engager un conflit ouvert. Plus troublant encore, le site affirme, citant un officier de gendarmerie algérien, l’existence de liens opérationnels entre cette unité et divers groupes jihadistes et acteurs régionaux, tels qu’Al-Qaïda, Daech, certaines factions touarègues, ou encore le Hezbollah et des agents iraniens. Ces connexions iraient au-delà du simple partage de renseignements pour inclure la coordination d’attaques conjointes et la fourniture d’armements sophistiqués, indique Al Ahdath Al Maghribia.

Confronté à la gravité de ces révélations qui mettent en lumière une face obscure de son appareil sécuritaire, le ministère de la Défense a, contrairement à son habitude, réagi avec force. Dans son communiqué, il a qualifié ces rapports de «faux et trompeurs», estimant qu’ils visaient à «nuire à l’Algérie» et à «porter atteinte à sa réputation» par le biais de médias «connus pour leurs orientations».

Par Hassan Benadad
Le 14/12/2025 à 17h45