La Tanzanie est l’un des rares pays en Afrique à continuer de reconnaître la chimérique «RASD». Les relations entre Rabat et Dodoma, capitale de ce grand pays d’Afrique de l’Est, en ont beaucoup pâti. A en croire des sources du LE360, de grandes tractations sont en cours entre les deux capitales pour tourner cette page et envisager une normalisation tant attendue de relations. Premier indicateur de ce retour à la normalité, et il n’est pas des moindres : le président du parti au pouvoir en Tanzanie, Abdulrahman Kinana, effectue une première visite extrêmement importante pour l’évolution du dossier saharien. Hier lundi, ce responsable de la première formation politique en Tanzanie a eu des entretiens avec le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami. Des sources parlementaires, qui ont souhaité ne pas être citées, ont révélé à LE360 que des négociations sont en cours pour le retrait par la Tanzanie de sa reconnaissance de la fantômatique «RASD». Un acte cité comme préalable à toute normalisation avec les autorités de Rabat. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Dodoma, capitale de ce pays situé en bordure de l’Océan indien, est disposé à revoir ses cartes à la faveur d’une normalisation tant espérée.
Auquel cas, et tous comptes faits, seulement 15 sur 52 pays africains continuent de «donner du crédit» à ce miroir aux alouettes qu’est la fantomatique «RASD». Il en ressort que la majorité écrasante des pays africains se range aux côtés du Maroc et, donc, de la légitimité de son plein droit sur ses provinces sahariennes.
Par ricochet, le soutien, souvent marchandé par Alger, à la légendaire et néanmoins illusoire «cause sahraouie» va en s’effilochant, confinant ainsi Alger et son «enfant adoptif», le Polisario, dans leurs derniers retranchements. L’isolement du lobby algéro-séparatiste n’est plus à démontrer, pas plus que leurs basses manoeuvres, avec l’Afrique du Sud, ou encore le dictateur zimbabwéen Robert Mugabé, au sein de l’Union africaine (UA).
Un isolement qui risque de s’accentuer encore plus avec l’arrivée au pouvoir, au Nigéria, du président musulman Muhammadu Buhari, en remplacement de Jonathan Goodluck dont la proximité avec Alger et le Polisario n’était un secret pour personne. Et ce n’est pas tout! D’après les sources du LE360, des négociations seraient également en cours avec les autorités du Niger, considéré comme une «arrière-cour» par Alger, pour retirer sa reconnaissance de la pseudo-«RASD». Preuve en est la visite que le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, a effectuée récemment, à Niamey, où il a eu les honneurs d’assister à l’ouverture de la nouvelle année législative à l’Assemblée nationale du Niger.
Un sursaut salutaire en AfriqueCes nouveaux indicateurs, recueillis ici et là sur la scène politique africaine, convergent vers un constat extrêmement positif: l’Afrique est en train de changer à la faveur d’une prise de conscience salutaire des réels enjeux et défis à relever pour ce troisième millénaire : le développement. Le Maroc, grande puissance émergente du continent, a les moyens de répondre à ses attentes. Et ce ne sont surtout pas les faits qui diront le contraire. La politique africaine du royaume a bel et bien le vent en poupe. La visite annoncée du roi Mohammed VI qui sera entamée le 15 avril à Dakar, première étape d’une tournée qui conduira le souverain en Guinée, Côte-d’Ivoire et au Gabon, ouvre bien des appétits. Point d’orgue de cette tournée royale, le lancement de l’Organisation africaine de coopération et de développement (OACD). Cette nouvelle structure prometteuse englobera, dans une première étape, les pays d’Afrique de l’Ouest et sera appelée à s’élargir à d’autres pays africains qui souhaiteraient y adhérer. Voilà une réponse concrète qui nous sort des discours creux, fossilisés de surcroît puisque hérités de la tristement célèbre époque de la guerre froide dont Alger se fait le parangon depuis des décennies durant. L’Afrique a déjà assez souffert du spectre des luttes de pouvoir, des guerres civiles, et du sous-développement pour continuer à succomber aux sirènes bêlantes du séparatisme. Il lui incombe désormais d’attaquer de front la véritable problématique du développement, d’autant plus qu’elle est actuellement appelée à jouer le rôle de locomotive pour booster une économie mondiale en état d’essoufflement.