Elle est à la tête d’un département clef et aux multiples facettes et pourtant, là où Jamila Moussali a brillé, c’est par son absence. La ministre de la Solidarité, du développement social, de la parité et de la famille est au centre de toutes les critiques des femmes parlementaires. Son inaction pendant cette période de grande crise sanitaire et socio-économique est remarquable. C’est à ce titre que les parlementaires femmes lui demandent aujourd’hui des comptes.
Le quotidien Assabah rapporte dans son édition du vendredi 5 juin que Leila Hakim, députée MP (Mouvement populaire), a critiqué l’absence de la ministre. C’était lors d’une réunion, tenue mercredi 3 juin, de la Commission des secteurs sociaux de la Chambre des représentants. Selon Leila Hakim, la ministre n’a nullement songé à activer l’institution de l’Entraide nationale, sous sa tutelle, qui aurait pu se mobiliser en faveur des enfants en situation de rue, ou des femmes travaillant dans l’artisanat qui souffrent le martyre, leurs activités étant à l’arrêt. «Elles sont, de plus, 20.000 coopératives, qui font vivre plus de 250.000 femmes à s’être retrouvées sans revenu, leurs activités ayant cessé», déplore la députée.
Citée par le quotidien, Wafaa Bekkali, de l’Union constitutionnelle (U.C), abonde dans le même sens. «Elle (la ministre) n’a été capable ni d’apporter des idées ni des actions à même de contribuer à la lutte nationale contre le coronavirus et ce, contrairement à bien d’autres ministères qui, eux, ont agi et même brillé. Des centaines de milliers de femmes étaient, et sont encore, dans un grand besoin mais n’ont bénéficié d’aucune forme d’aide», a déclaré la parlementaire.
Fatime-Zahra Barssate, du Parti du progrès et du socialisme, a pour sa part critiqué la politique de la ministre et son inefficacité dans la gestion de la montée des violences contre les femmes pendant la période de confinement et les privations économiques dont nombre d’épouses ont été victimes de la part de leurs maris. Certains n’ayant par ailleurs pas hésité à accaparer leurs droits aux compensations mises en place par l’Etat.
Pour sa défense, Moussali, présente à la réunion, a affirmé que 63 centres de prise en charge des femmes victimes de violences ont été créés et que ce phénomène a même baissé de 10% pendant le confinement. Elle a également assuré avoir créé un programme économique de lutte contre la précarité et mis en place 66 structures d’hébergement pour les enfants en situation de rue. Est-ce assez? Rien n’est moins sûr.