La Caisse de compensation, une source de rente selon le Conseil de la concurrence

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Revue de pressePour le Conseil de la concurrence, le système de compensation ne permet pas de réduire les prix en faisant jouer la concurrence entre les producteurs. La Caisse de compensation constitue ainsi une source de rente. Une alternative à ce système repose sur le ciblage des aides. Une revue de presse du quotidien Al Akhbar.

Le 06/09/2024 à 21h07

Dans son dernier rapport, qui couvre l’année 2023 et qui a été soumis au Souverain, le Conseil de la concurrence estime que la Caisse de compensation est une source de rente pour certaines sociétés, ce qui est jugé anticoncurrentiel et donc pénalisant pour le consommateur.

Selon le quotidien Al Akhbar, qui aborde ce sujet dans son édition du week-end des 7 et 8 septembre, le Conseil a recommandé de transformer le budget destiné à la Caisse en aides directes aux citoyens, sans passer par le mécanisme de la compensation. Et dans ce sens, le Conseil ne manque certainement pas d’arguments.

En effet, se référant à ce rapport, le quotidien affirme que «le Conseil de la concurrence a suivi de près les avancées réalisées en matière de ciblage des aides, notamment le déploiement du système Registre social unifié».

Ainsi, poursuit le quotidien citant le même document, «les subventions permettront d’améliorer le niveau de concurrence de plusieurs marchés, notamment ceux reposant sur la compensation».

Celle-ci a longtemps représenté «une source de défaillances sur plusieurs marchés, ne permettant pas de réduire les coûts des producteurs par le jeu de la concurrence, constituant ainsi une source de rente».

Suite à quoi, le Conseil de la concurrence considère que «toutes les formes de subvention aux produits, y compris la réglementation des prix, sont préjudiciables pour l’économie nationale, du moment où elles risquent d’atténuer la neutralité concurrentielle sur les marchés qui en dépendent, en octroyant des avantages à des entreprises», relève le quotidien.

Par contre, poursuit Al Akhbar, «les subventions ciblées accordées directement aux ménages préservent le fonctionnement concurrentiel des marchés, en permettant à ces consommateurs de choisir parmi les produits concurrents ceux qui répondent le plus à leurs besoins, ce qui contribue à prévenir toute distorsion à la concurrence».

Justement, une importante alternative au système de compensation repose sur le ciblage des aides, dont le déploiement a été concrétisé par l’opérationnalisation du programme d’aide sociale directe et la distribution des premières aides aux ménages bénéficiaires.

Partant de là, est-il relevé dans le rapport repris par le quotidien, «lorsque le marché fonctionne de façon concurrentielle et assure une efficience dans l’allocation des ressources, les acteurs économiques sont plus compétitifs et plus innovants». Ce qui se traduit par une réduction des prix.

Cependant, précise le quotidien, tout en continuant à citer des extraits du rapport, «étant donné sa capacité à remplacer la compensation, le ciblage ne doit pas avoir pour seule finalité d’améliorer le pouvoir d’achat des classes défavorisées, mais également d’apporter des réponses aux autres problématiques de durabilité, notamment les questions écologiques». Ce qui est de nature à améliorer le niveau de la demande sur les marchés reposant sur l’économie verte et améliorera par conséquent leur concurrentialité.

Par Amyne Asmlal
Le 06/09/2024 à 21h07