Pris à partie par des magistrats, le ministre a balayé d'un revers de la main leurs accusations, arguant du fait que les protestataires, dont le chef de file est Mohamed el Hini, "ne peuvent prétendre, et ce durant trois ans, à un quelconque avancement, en raison des différentes mesures disciplinaires prises à leur encontre". Leur exclusion de la liste des promus a été récemment décidée par le Conseil supérieur de la magistrature, sur la base des statuts et règlements en vigueur.
Sous le titre "Ramid attise la colère des magistrats exclus de l'avancement", Al Akhabar se fait l’écho, dans sa version de ce jeudi 25 juin, des nouvelles tensions nées entre "le ministre de la justice et les juges du Maroc qui n’ont pu bénéficier d'une mesure de promotion interne".Contacté par Le360, le ministre de la Justice a précisé que le nombre de magistrats mécontents se limitait à 13 hommes de loi, tous frappés par des sanctions disciplinaires. Parmi eux, figure "le meneur de cette vague" de mécontentement, Mohamed el Hini. Muté à la cour d'appel de Kénitra où il occupe actuellement le poste de substitut du procureur général du roi, ce dernier a récemment écopé d'une suspension de trois mois pour faute professionnelle. Il ne peut donc prétendre à un avancement durant trois ans, à dater du jour de sa suspension. Or, "l'exclusion de ces magistrats de l'avancement constitue une épée visant à porter atteinte à leur indépendance. Cette marginalisation ne prend pas en compte le mérite et les compétences", a affirmé le magistrat contestataire dans une déclaration publiée par le journal.
Mohamed El Hini, membre fondateur du Club des magistrats, a en effet qualifié "d'abus de pouvoir la décision du Conseil supérieur de la magistrature", dont les décisions sont entérinées par le roi Mohammed VI. Mais, selon le magistrat, cette "exclusion de la promotion interne constitue une nouvelle mesure disciplinaire anticonstitutionnelle qui n'a pas été prise par le Conseil ni approuvée par le roi". Mohamed El Hini pense ainsi que "l’impossibilité d'être promu au grade de magistrat de premier degré est en réalité une dégradation de la situation administrative du candidat". Cependant, Mustapha Ramid est clair à ce propos: l'exclusion de ces 13 magistrats de la liste des promus est conforme à la loi, "ni plus ni moins".