Les manques en magistrats dans les différents tribunaux du Royaume sont désormais connus avec précision. Selon le secrétariat général du CSPJ, il faut en effet actuellement 235 juges dans le Royaume, dont 17 pour la Cour de cassation.
Assabah, qui relaie ces estimations ce mercredi 20 mars, se réfère en cela à des données détaillées par le secrétariat général du CSPJ.
Le quotidien indique donc qu’il manque 12 juges au tribunal d’appel de Casablanca, répartis entre les magistrats du parquet et les juges d’audience. À Rabat, il faut 9 magistrats, de même qu’à Kénitra, où il manque de plus quatre magistrats au parquet.
Selon Assabah, les nécessités en magistrats dans les différents tribunaux du Royaume émanent d’une liste qui avait été soumise au CSPJ le mardi 12 mars dernier.
Suite à la diffusion de cette liste, une «session de mobilité» a été ouverte, et s’étendra jusqu’au 1er avril prochain. Elle permettra aux juges qui en manifestent le désir de faire part de leur souhait de rejoindre une autre juridiction.
Pour ce faire, le secrétariat général du CSPJ a fixé les critères à remplir par les juges intéressés par ce mouvement, dont le fait de justifier de leurs choix, pour des raisons familiales, de santé ou autres.
Bien entendu, cette mobilité des juges concerne les tribunaux où des besoins importants ont été relevés.
Selon des interlocuteurs interrogés par le quotidien, la situation dans les tribunaux relevant du ministère de la Justice se retrouve chaque année affectée par une hausse continue du nombre de magistrats ayant atteint l’âge de la retraite.
Ainsi, dans certaines régions, le nombre de juges en exercice n’est pas en adéquation avec la densité de la population.
Selon les sources d’Assabah, ce déficit en magistrats est aussi accentué par le fait qu’un certain nombre de juges en exercice n’opèrent pas dans le cadre d’affaires judiciaires, et se retrouvent affectés à des missions d’ordre administratif.
Il y a aussi des magistrats qui se trouvent à la disposition du ministère de la Justice, et d’autres qui sont affectés dans des représentations diplomatiques du Maroc à l’étranger.
Par ailleurs, rappelle le quotidien, Mohamed Abdennabaoui, président délégué du CSPJ, avait déclaré il y a peu que l’Institut supérieur de la magistrature (ISM) faisait actuellement face à d’importants défis, afin de maintenir à des standards élevés la qualité de la formation qui y est dispensée.
En octobre 2023, plus de 250 auxiliaires de justice, composant la 45e cohorte de l’ISM, dont la tutelle relève désormais du CSPJ, en ont été diplômés.
Deux autres cohortes, d’un effectif total attendu de près de 550 futurs lauréats, sont par ailleurs prévues en cette année 2024.