Nizar Baraka révèle une face cachée de son pragmatisme en publiant ce lundi une enquête qu'il a menée auprès de 1.008 militants du parti de l'Istiqlal. Cette enquête met l'accent sur la nécessité d'insuffler une dynamique de changement et de réforme au sein des structures du parti.
Nizar Baraka ne précise ni la date ni les objectifs de l'enquête. Mais, selon les observateurs, cette "plateforme" constituerait une sorte de feuille de route et un programme électoral qu'il présente dès aujourd'hui, et ce, avant le 17e congrès de l'Istiqlal appelé à élire, entre le 29 septembre et le 1er octobre, un nouveau secrétaire général.
L'étude a enregistré la participation, en ligne ou par écrit lors de différentes rencontres, de 1.008 militantes et militants du parti de l’Istiqlal représentant 64 provinces couvrant les 12 régions du royaume.
Les militants appartiennent aux différentes organisations du parti au niveau central et territorial, des alliances, des sections et des instances décisionnelles, avec, à leur tête, les organisations de la jeunesse istiqlalienne représentant 39% des participants.
Voici les principaux enseignements tirés par Nizar Baraka
▪ La nécessité d’insuffler une dynamique nouvelle et régénérée à l’identité istiqlalienne consolidant ses fondements, en capitalisant sur la dimension démocratique (84,6%), le choix égalitariste (68%) et l’approche des finalités de l’islam (43,9%).
▪ Le besoin de faire fructifier le référentiel des valeurs du parti appelant au vivre-ensemble, à la cohésion, à l’égalité et à l’équité (humanisme marocain et égalitarisme), afin de renforcer les choix politiques et sociétaux favorisant le dialogue dans la résolution des conflits (64,1%), la recherche de compromis responsables, la promotion du vivre-ensemble (56,1%), et le recours à la réflexion et à l’Ijtihad dans la recherche de solutions et d’alternatives (55,5%).
▪ Le rétablissement du positionnement centriste égalitariste d’un parti de l’Istiqlal qui cherche à établir dans le cadre des institutions, des équilibres et de la progressivité, loin de la logique des positionnements extrêmes et des débats stériles.
▪ La révision des structures du cadre organisationnel du parti en donnant la priorité à la démocratie interne (62,4%) et à la transparence dans la gestion (61,6%), ainsi qu’en mettant le service au citoyen, notamment aux niveaux territorial et régional, au cœur de l’architecture organisationnelle du parti (61,3%).
▪ Le renforcement de la crédibilité électorale à travers la compétence (85,3%) et le parcours militant (65,2%), tout en assurant une complémentarité de ces derniers avec la formation au sein du parti, afin de faire de la responsabilité représentative un couronnement de la promotion partisane.
▪ La confirmation que les programmes doivent être à la base des alliances entre partis, que ce soit au niveau national ou local. Ces alliances peuvent être ensuite conclues sur la base des résultats électoraux, lorsqu’il s’agit de la gestion communale. En ce qui concerne le critère de la «proximité idéologique», celui-ci se positionne après le «patrimoine national et démocratique commun», au niveau des alliances, que ce soit à l’échelle nationale ou territoriale.
▪ Asseoir les bases de l’action du parti à l’avenir au niveau de la gestion régionale et communale (68,9%), et dans l’implication dans les courants de la démocratie participative et de la société civile (50,3%) pour consolider le positionnement du parti confortant ainsi son influence dans la vie politique et sa force de proposition et de plaidoyer dans la société.
▪ Elaborer une offre politique performante à partir du quartier (71,8%) qui vise la jeunesse (81,9%), les compétences et les femmes (66%), donnant la priorité à leurs besoins en ce qui concerne l’éducation (91,9%), la santé (86,9%) et l’emploi (84,9%) sachant que ces priorités constituent des axes centraux du projet égalitariste du parti de l’Istiqlal qui se base autour de l’humain et qui vise à réduire les inégalités spatiales et sociales, ainsi qu’à promouvoir l’égalité des chances, l’équité, la cohésion sociale et le développement durable inclusif.
▪ Renforcer le rayonnement du parti à travers la diplomatie parallèle en faisant de la cause nationale (97,3%), de l’attractivité du Maroc (66,5%) et de l’intégration régionale et continentale (61%) les axes prioritaires du plaidoyer du parti dans les rencontres internationales et au niveau des milieux partisans et politiques étrangers.