Le deal conclu entre les principaux clans de l’Istiqlal n’a pas survécu à l’ouverture du congrès du parti, vendredi 26 avril, à Bouznika. Les chefs des deux clans rivaux, Hamdi Ould Errachid et Nizar Baraka, n’ont manifestement pas réussi à résoudre leur différend et la liste des membres du Comité exécutif, préparée par le secrétaire général sortant, n’a pas fait l’objet de consensus, écrit le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 27 et 28 avril.
A la veille du congrès, soit jeudi 25 avril, les deux dirigeants se sont réunis dans une villa cossue à Rabat, poursuit le quotidien. Cette réunion, tenue à huis-clos, devait leur permettre de trancher définitivement la question de la liste des membres du futur Comité exécutif. Il s’agissait d’arrêter une liste des membres qui vont rempiler et une liste des membres qui vont rejoindre l’instance exécutive pour la première fois.
La mission n’a pas abouti, puisque selon le quotidien, le secrétaire général sortant et l’homme fort du parti ne sont pas arrivés à une entente sur la composition de cet organe, dont les membres devraient passer de 28 actuellement à 34 à la fin du congrès.
Assabah évoque même un profond différend entre les deux dirigeants et la réunion, élargie par la suite à plusieurs autres membres du parti, s’est poursuivie vendredi dans la matinée, soit quelques heures avant l’ouverture du congrès. L’objectif étant d’arriver coûte que coûte à une solution acceptée de tous et de ne rien laisser en suspens avant le lancement des travaux de ce rendez-vous organisationnel crucial pour le parti.
Cette liste est d’ailleurs le sujet qui a suscité le plus de débat au sein du parti. Un amendement proposé lors des préparatifs du congrès veut que le candidat à la direction du parti, Nizar Baraka dans ce cas, choisisse lui-même les personnes avec lesquelles il va travailler durant son mandat, c’est-à-dire les futurs membres du Comité exécutif. Ce changement devait barrer le chemin aux nombreux noms qui nourrissent l’ambition de siéger dans cette instance exécutive du parti, précise Assabah.
En même temps, ajoute le quotidien, ce changement risque également d’écarter des profils méritants de cette instance. Cela d’autant que le fait de proposer au vote une liste fermée des 34 membres de l’instance n’est pas tout à fait conforme aux principes de la démocratie interne. D’où le vif débat qui s’est prolongé pendant plusieurs jours pour trouver une formule qui contenterait tout le monde, tout en préservant la cohésion de la formation.
C’est ainsi que pour imposer une certaine rigueur dans le choix des candidats à cet organe exécutif, le comité préparatoire du congrès a mis en place un certain nombre de critères. Ainsi, le candidat doit avoir accompli deux mandats pleins au Conseil national ou un mandat plein au Comité central. La liste des candidats choisis par le prétendant au poste de secrétaire général sera soumise à un vote de confiance devant le congrès.
La solution n’est manifestement pas pour plaire à tout le monde. Cela d’autant qu’à la veille du congrès, certains noms supposés faire partie de la liste de Baraka avaient déjà circulé parmi les congressistes. Le quotidien en cite plusieurs, dont le président du Conseil régional de Dakhla-Oued Eddahab, El Khattat Yenja, et ce malgré le «veto» qui a été levé contre lui par Hamdi Ould Errachid.