Les luttes intestines au sein de l’Istiqlal ont également affecté ses organes parallèles, notamment le syndicat. L’UGTM, la centrale affiliée au parti, vit actuellement ce que des proches de Hamid Chabat qualifent de tentative de «putsch blanc», affirme le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 8 mai.
Hamid Chabat, précise le journal, parle lui-même, dans un communiqué diffusé samedi, d’un «complot ourdi contre l’UGTM et exécuté avec des outils internes et externes». Dans les faits, explique le journal, deux tiers des membres du conseil général du syndicat, organe décisionnel de la centrale, ont demandé et obtenu, selon les statuts de l’UGTM, la tenue d’une réunion extraordinaire de cette instance. A l'issue de cette réunion, qui a eu lieu samedi, il a été décidé de la tenue d’un congrès extraordinaire avec, comme finalité, l’élection d’une nouvelle direction du syndicat.
Selon une source de l’UGTM citée par le journal, le syndicat, le seul à faire partie organiquement d’un parti politique au Maroc, connaît, ces derniers temps, des dissensions internes, à l’image de ce qui se passe dans la parti. «Il est clair que les récents développements qu’a connue la situation interne du parti se sont répercutés négativement sur le syndicat», affirme cette source. Bien plus, ajoute ce même responsable syndical, «certains caciques de la centrale tentent de couper court à toute tentative de renouvellement démocratique des instances dirigeantes du syndicat». Le responsable syndical fait, ainsi, référence à l’influence qu’exerce encore l’ancien secrétaire général, Hamid Chabat, sur la centrale.
Or, affirme le journal, il y a un quasi consensus pour barrer la route au retour de Hamid Chabat à la tête du syndicat. Cela dit, affirme Khadija Zoumi, dirigeante de l’UGTM citée par le journal, l’initiative de la tenue d’un congrès extraordinaire n’a rien à voir avec le secrétaire général de l’Istiqlal ni avec le futur congrès du parti. Elle a été prise pour mettre fin à la gestion désastreuse de la centrale par l’actuelle direction. Il se dit, en effet, au sein de la centrale, que la direction est incapable de prendre une décision sans en référer au secrétaire général du parti.
Naturellement, Hamid Chabat a tenu à prévenir ceux qui ont appelé à ce congrès extraordinaire en leur rappelant que, selon les statuts de la centrale, le congrès doit réunir au moins 2.000 congressistes en plus du secrétaire général de la centrale, des responsables des syndicats sectoriels et des autres organisations parallèles. Il se demande, non sans une note d’ironie, si les membres de ce «mouvement réformateur» seront capables de réunir tout ce monde. Autrement, le congrès sera illégal et les décisions qu’il aura à prendre seront nulles et non avenues.