Il est vrai que Hamid Chabat a préparé son offensive, bien avant ce conseil, en ralliant à sa cause une bonne partie de conseillers auprès desquels plusieurs visites de terrain. Le parlement istiqlalien a ainsi abandonné la proposition visant à mettre sur pied une commission préparatoire du "congrès extraordinaire" que ses détracteurs voulaient organiser en décembre.
Selon “Akhbar Al Youm” et “Assabah”, cette proposition a fait long feu puisqu'elle a été jugée "illégale et non conforme" aux statuts du parti. Ce point a été retiré du débat pour ne pas aggraver les divisions. Dans leur édition de ce lundi 23 novembre, les deux journaux ont signalé la défaite du tandem constitué de Karim Ghellab et de Yasmina Baddou, défenseurs de la thèse de la commission préparatoire pour la réunion du congrès extraordinaire.
Chabat a cédé sur un point, celui de la réconciliation avec les exclus, connus sous le nom Bila Hawada, et a réussi à isoler Ghalab et Baddou, a écrit ”Assabah’. Selon le quotidien, le leader istiqlalien "a rompu les liens avec l'opposition", en particulier avec le PAM. Samedi, les intervenants ont précisé que leur parti ne peut constituer une antenne ou une succursale d'aucun autre parti politique, critiquant implicitement le ministère de l'Intérieur.
“Akhbar Al Youm” titre pour sa part que "Chabat est sorti vainqueur en reportant la tenue du congrès de l'Istiqlal au-delà des élections législatives", prévues en septembre prochain. La tactique de Chabat a porté ses fruits. Dans son discours, il a évité de dénoncer ses détracteurs en interne et a défini ses nouvelles relations avec l'opposition. "Le parti se positionne toujours dans l'opposition, mais pas dans l'opposition d'avant les élections du 4 septembre", a-t-il souligné.
Le parti de l'Istiqlal a ainsi décidé de se positionner en tant "qu'opposition nationale istiqlalienne", entre le soutien et la critique du gouvernement. "Le Conseil national a décidé de tenir une session exceptionnelle consacrée à la réconciliation avec le mouvement contestataire Bila Hawada, ajoute le journal casablancais. La presse reconnait que Chabat a gagné une bataille, sans pour autant réussir à mettre fin aux divisions internes, en particulier au niveau du Comité exécutif où il est toujours minoritaire.