Karim Ghellab et Yasmina Baddou ont réussi à s’attirer les foudres du patron de l’Istiqlal. Les deux anciens ministres, soutenus par deux gros calibres istiqlaliens, Hamdi Ould Rachid et Abdessamad Kayouh en l’occurrence, s’activent en effet depuis quelque temps en vue d’organiser le congrès du parti avant la fin de l’année. Cette action a mis en colère Hamid Chabat qui y voit une manière de l'isoler pour l'éjecter de son poste.
Selon les sources d’“Akhbar Al Yaoum”, qui rapporte l’information dans sa livraison du 16 novembre, le SG du parti de la Balance n’y est pas allé de main morte avec les deux membres du Comité exécutif: «Ne me poussez pas à tout déballer. Vous étiez la cause de ma confrontation avec Benkirane».
Le patron de l’Istiqlal avait déjà annoncé qu’il ne briguerait pas un second mandat lors du 17ème congrès du parti. Mais, dans le même temps, il refuse de céder les commandes du parti à l’ex-ministre de l’Equipement et du Transport : «Tous les Istiqlaliens sont convaincus que Ghellab veut infiltrer le parti pour l’offrir sur un plateau aux cercles du pouvoir», confie une source au quotidien.
L’ex-maire de Fès, connu pour avoir la peau dure, ne compte pas se laisser faire. Lors d’une réunion du Comité exécutif du parti, tenue récemment, Hamid Chabat est allé jusqu’à menacer Ghellab et Baddou de ressortir de vieux dossiers concernant la gestion de leurs anciens ministères respectifs, l’Equipement et la Santé.
Par ailleurs, le Comité exécutif du parti a décidé de tenir une réunion du Conseil national le 21 novembre prochain avec deux points à l’ordre du jour : la présentation par le SG du parti d’un exposé-évaluation des dernières élections et la mise en place d’un comité préparatoire du prochain congrès qui sera habilité à en fixer sa date.
Justement, la date du prochain congrès reste le point de discorde entre deux blocs au sein du parti. Le premier, représenté par Karim Ghellab, Yasmina Baddou et quelques notables, estime que le congrès devrait avoir lieu avant les législatives de 2016 afin d’élire une nouvelle direction qui puisse remettre le parti sur de bons rails. Le second bloc emmené par Chabat et ses partisans, préfère aller aux prochaines législatives en rangs soudés et organiser le congrès par la suite.
Le plus étonnant, selon le journal, est que ce différend a conduit à un rapprochement entre Hamid Chabat et le courant “Bila Hawada” (Sans répit). Selon une source proche de Abdelwahed El Fassi, son leader, les actions de Karim Ghellab ne sont pas bien perçues par ce courant : «Nous ne voyons pas pourquoi il faut organiser le congrès dans la précipitation. L’essentiel est de reconstruire le parti en coordination avec toutes ses composantes», confie la source au journal.