Faut-il avoir le Baccalauréat pour siéger au Parlement? La question est d’actualité depuis juin dernier quand Noureddine Kchibel, député PJDiste de Taounate, a été interpellé dans une salle d’examen muni de trois smartphones, chose interdite par la loi. Pour sa défense, il avait affirmé qu’il s’agissait d’un simple oubli et qu’il avait trois diplômes du cycle supérieur.
Mais Noureddine Kchibel n’est pas un cas isolé. Officiellement, et selon les statistiques du ministère de l’Intérieur, 1,27% des élus de la nation n’ont aucun niveau scolaire. 4,56% n'ont pas dépassé le cap du primaire et 19,49% ont poursuivi des études dans le secondaire.
Par contre, 74,68% ont fait des études supérieures.
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«C’est exagéré! Pour gonfler leurs CV, certains élus suivent une quelconque formation payante», commente un haut cadre de l’Hémicycle. Au début des années 2000, des partis politiques avaient appelé, lors de la modification des lois électorales, à exiger le Bac comme niveau minimum requis pour se présenter aux élections.
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Mais une bonne partie des acteurs politiques s’y étaient opposés, certains allant jusqu’à menacer de saisir la Cour constitutionnelle. Récemment, et dans son draft sur le nouveau modèle de développement, le Think tank Amadeus a proposé de mettre la barre plus haut: la licence comme condition de se porter candidat aux élections.
Cette proposition-requête aurait-elle des chances d’aboutir? On en saura plus à l’aube de 2021 avec les modifications qui sont généralement apportées au code électoral.
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Pour le scrutin du 7 octobre 2016, 14,22% des candidats ne justifiaient d’aucun diplôme contre 5,38% qui avaient suivi des cursus dans le primaire et 30,13% dans le secondaire. Un peu plus que la moitié, soit 50,27% disent avoir fait des études supérieures.