Vendredi 29 octobre 1965, il est un peu plus de midi, quand Mehdi Ben Barka se rend boulevard Saint-Germain-des-Près à Paris. Il doit rencontrer deux cinéastes, le réalisateur Philippe Bernier et le producteur Georges Figon. Objet de la réunion: discuter du projet de réalisation d'un film traitant de la décolonisation, "Basta!".
Chemin faisant, Mehdi est interpellé par deux policiers français, Louis Souchon et Roger Voitot, près de la brasserie Lipp, avant d'être embarqué à bord d'une voiture où se trouvait un informateur du SDECE (contre-espionnage français). Destination: Fontenay-le-Vicomte, une villa appartenant à George Boucheseiche, un truand français.
Puis, aucune nouvelle du leader marocain. "Bien sûr, on ne peut pas douter de sa mort, de son assassinat, mais il y a des questions qui restent sans réponse depuis cinquante ans. Comment a-t-il été assassiné ? Qui sont ses assassins ? Où est son corps ?", s'interroge Bachir Ben Barka, fils du leader défunt, dans une interview au site d'information "Investiga'Action".
Cinquante et un ans après l'odieux assassinat de Mehdi, co-fondateur avec Che Guevara de la Tricontinentale, instrument mondial de lutte contre le colonialisme et l'impérialisme, la famille Ben Barka n'a toujours fait pas son deuil, à la faveur d'une douleur qui ne veut pas dire son nom.
Sit-in aux bougies devant "Rabat-ville"Un sit-in est prévu ce samedi soir à partir de 17h30 devant la gare ferroviaire "Rabat-Ville", à l'occasion du 51ème anniversaire de l'assassinat de Mehdi Ben Barka. Lors de ce sit-in, il sera procédé à un allumage symbolique de bougies pour demander de faire la lumière sur les circonstances, les raisons et les autres zones d'ombre de l'acte qui a coûté la vie au fondateur du premeir parti socialiste marocain, l'Union nationale des forces populaires (UNFP).
Par la même occasion, la direction de l'USFP annonce que plusieurs activités seront organisées le jour même dans ses différentes sections existantes à travers le royaume. Dans une lettre, le BP du parti a appelé à "la mobilisation de toutes les énergies et de tous les moyens" pour s'acquitter du "devoir de mémoire" envers un leader qui a fait la grande légende du socialisme au Maroc.










