On croyait toucher le fond avec la junte d’Alger, mais on découvre avec l’affaire des maillots sportifs de la Renaissance sportive de Berkane que l’abysse diplomatique d’Alger n’a pas de fond.
Nous n’allons certes pas revenir sur les détails rocambolesques de cette affaire, largement expliqués par la presse marocaine, mais il nous paraît important de nous attarder sur certains aspects à l’origine du malaise grandissant d’Alger face à la simple vue d’une carte qui, en théorie, ne les concerne ni de près ni de loin, celle du Royaume du Maroc.
Car rappelons-le, l’Algérie refuse depuis quelques années de participer aux tables rondes pour les négociations sur le règlement du conflit au Sahara, qu’elle juge contre-productives, préférant plutôt continuer à envenimer la situation à travers l’encouragement des milices du Polisario à mener des provocations et des actions hostiles contre le Maroc.
Ce retrait du schéma des tables rondes vise un double objectif.
Le premier, saboter toute dynamique sérieuse de résolution du conflit qui irait irrémédiablement vers une reconnaissance pleine et entière de la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
Le deuxième, éviter toute implication diplomatique directe d’Alger dans ce conflit, en vue de s’octroyer un pseudo-statut de pays observateur, lui permettant de mener furtivement une guerre par procuration contre le Maroc, sans pour autant être impliqué directement sur le plan diplomatique.
Mais on ne peut en diplomatie avoir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière. Car si Alger n’est pas une partie prenante dans de dossier, que lui importe que la carte du Maroc englobe le Sahara, ou même s’étende jusqu’en Afrique du Sud? Car aucun des territoires algériens officiellement reconnus par le droit international n’est englobé par cette carte.
De même, le match n’était pas censé se jouer sur le territoire imaginaire de la pseudo-RASD, mais bien sur le territoire algérien. Mais nous n’en sommes pas à une hypocrisie près.
Serait-ce par solidarité avec la pseudo-RASD? Ainsi soit-il! Mais au nom de quoi? Officiellement, au nom du droit à l’autodétermination, nous dit-on du côté du palais d’El Mouradia. Mais, la question est: où disparaît ce droit dès lors qu’il s’agit des intérêts de l’Algérie ou de sa proximité avec des pays amis?
Pour le premier cas de figure, les cas des Kabyles et des Mzabites s’imposent d’eux-mêmes, car on ne peut leur ôter un droit que l’on chérit si ardemment pour autrui. Ne dit-on pas que charité bien ordonnée commence par soi-même?
Quant aux pays amis, l’Algérie ne devrait-elle pas soutenir les mouvements indépendantistes afrikaneers dans la province du Cap occidental en Afrique du Sud? De même, reconnaît-elle l’indépendance du Kosovo? Ou encore les indépendantistes kurdes en Turquie? Pourtant, tous ces territoires figurent officiellement dans les cartes respectives de chacun de ces pays.
Mais il y a une carte au monde à la vue de laquelle Alger semble convulser et monter au plafond, c’est celle du Maroc. À tel point qu’étant un fan des films d’horreur sur fond mystique, je ne peux m’empêcher d’imaginer des séances d’exorcisme des généraux algériens, avec une carte du Maroc en guise de crucifix pour rester dans l’imaginaire hollywoodien.
Une «Roqya» géopolitique s’impose!