HRW: Des carences et des avancées au Maroc

Revue de presseKiosque360. Human rights watch (HRW) vient de publier son rapport annuel 2014 sur les droits de l'Homme dans le monde. Le volet consacré au Maroc est jugé mitigé. L'ONG américaine reconnait toutefois que des progrès ont été réalisés en 2014 dans le royaume.

Le 30/01/2015 à 15h09

Human rights watch aborde dans son rapport la situation inhumaine dans laquelle vit la population séquestrée à Tindouf. L’organisation fait endosser la responsabilité de ce drame à l'Algérie, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle a été présentée jeudi 29 janvier ce rapport annuel, rapportent des journaux marocains paraissant vendredi.

Ainsi, Al Ahdhat Al Maghria a commenté ce rapport en titrant "Human rights watch salue les avancées des droits de l’homme et des libertés au Maroc tout en brossant un tableau sombre de la situation en Algérie et dans les camps de Tindouf". Selon le journal, cette organisation était très critique dans le passé à l'égard de la situation des droits de l'Homme au Maroc, mais elle a changé de ton en soulignant dans son rapport annuel de 2014 que "la situation a connu une avancée remarquable". "L'ONG américaine a enregistré, selon Al Ahdhat, des points positifs ainsi que des mesures concrètes". Parmi les avancées mises en exergue, Human rights watch cite "la stratégie marocaine en matière de migration, la réforme de la justice militaire ainsi que la justice administrative qui a osé prononcer des verdicts en faveur notamment d'associations marocaines". Allusion faite au verdict prononcé par le tribunal administratif de Rabat en faveur de l'AMDH (Association marocaine des droits de l’homme) dont un rassemblement avait été interdit par le ministère de l'Intérieur.

D'après Human rights watch, la Constitution de novembre 2011 contient des dispositions importantes en matière des droits de l'Homme, mais "leur application n'est toujours pas en vigueur ". L'ONG américaine a aussi dénoncé le retard pris dans la promulgation de la loi organisant le travail domestique ainsi que les dispositions du code pénal en vigueur qui condamne les journalistes à des peines privatives de liberté.

Revenant sur les avancées, l'ONG reconnait qu'elle avait entrepris des missions et des voyages au Maroc sans entrave notamment dans les provinces du sud. A propos des droits de l'Homme en Algérie, Human rights watch n'a pas été tendre envers ce pays où “aucun changement notable n'a été enregistré en 2013 et 2014”. L’organisation a aussi critiqué la situation dans les camps des réfugiés sahraouis de Tindouf où elle a reconnu l'existence d'opposants à la ligne du polisario. Des opposants réprimés avec force comme le souligne le raport susmentionné. Que, donc, l’Algérie, mentor du polisario, cesse de donner des leçons au Maroc. Car, comme le dit si bien l’adage, charité bien ordonné commence par soi-même.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 30/01/2015 à 15h09