Le groupe parlementaire du PPS à la Chambre des représentants a exhorté le gouvernement à mener une étude préalable approfondie concernant son programme d’aide au logement, destiné aux ménages à revenus moyens et modestes. «Selon les députés, l’établissement d’un prix de référence adapté à chaque province et préfecture s’avère indispensable pour atteindre les objectifs fixés», rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mardi 29 juillet.
Dans une question écrite adressée à la ministre de l’Habitat, la députée Nadia Touhami a souligné la nécessité d’une évaluation à mi-parcours après deux années d’application du dispositif. Cette analyse permettrait, selon elle, de remédier aux lacunes constatées et d’ajuster les mécanismes qui limitent actuellement le nombre de bénéficiaires. Elle a mis en lumière les effets pervers d’une norme référentielle uniforme, calquée sur le prix du foncier dans les grandes villes.
Une telle approche, explique-t-elle, «entraîne une inflation artificielle des valeurs immobilières, réduisant ainsi le pouvoir d’achat des ménages modestes, particulièrement dans les villes intermédiaires». En effet, depuis le lancement du programme, les prix ont connu une hausse significative: un appartement initialement estimé entre 180.000 et 200.000 dirhams atteint désormais 250.000 dirhams, tandis que des biens évalués entre 350.000 et 400.000 dirhams franchissent désormais la barre des 450.000 dirhams. Une augmentation qui, in fine, annule l’impact de l’aide publique.
La parlementaire a également déploré l’absence de prise en compte des disparités territoriales, des coûts de construction et des valeurs commerciales locales dans l’application du programme. «Elle regrette notamment que le principe de discrimination territoriale positive n’ait pas été intégré, alors qu’il aurait pu contribuer à atténuer les inégalités spatiales», souligne Al Ahdath Al Maghribia.
Enfin, elle a interrogé la ministre sur les statistiques disponibles depuis le lancement du dispositif, ainsi que sur les mesures envisagées pour en élargir l’accès au plus grand nombre. Rappelons que ce programme d’aide directe vise à faciliter l’accès à la propriété et à soutenir le pouvoir d’achat des Marocains, résidents ou expatriés, n’ayant jamais bénéficié d’un logement social.






