Hamid Addou, qui a roulé sa bosse dans plusieurs postes de responsabilité, dont la direction de l'ONMT (Office national marocain du tourisme), remplace Driss Benhima à la tête de la RAM. C'est ce qui a été décidé aujourd'hui à Laâyoune lors d'un conseil des ministres sous présidence du souverain. Après 10 ans à la tête du transporteur aérien national, Driss Benhima passe la main.
Cela faisait dix ans que Driss Benhima dirigeait Royal Air Maroc. C’est en effet le 15 février 2006 que le roi Mohammed VI lui confiait les rênes de la compagnie aérienne nationale.
Benhima avait occupé, durant deux ans, le poste de directeur de l'Agence de Promotion et de développement des povinces du nord. «Major étranger» de sa promotion à l’Ecole Polytechnique avant de suivre une spécialisation à l’Ecole des mines de Paris, Driss Benhima a roulé sa bosse dans le secteur public depuis les années 80 où il était ingénieur d’exploitation à l’OCP.
Nommé directeur général de l’ONE en 1994, puis ministre des Transports, du tourisme, de l'énergie, des mines et de la marine marchande en 1997, il s’est rapidement fait un nom sur la scène économique et politique. Lors de son passage dans la région du Grand Casablanca comme wali entre 2001 et 2004, il a marqué les esprits avec la rigueur qu’il a tenté d’instaurer dans une ville difficilement gérable.
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Après sa nomination à la RAM au lendemain de la signature par le Maroc de l’accord de l’Open Sky, le désormais ex-PDG de la compagnie savait qu’il allait devoir composer avec un chamboulement total du secteur aérien marocain. D’ailleurs, à sa nomination, la RAM commençait déjà à goûter à la forte concurrence des compagnies low cost. La mission était alors claire : résister dans un premier temps à ce chamboulement, avant de positionner la RAM sur de nouveaux marchés.
Le début de cette décennie a été finalement plus difficile que prévu. Après quelques années de turbulence, la RAM a succombé pour connaiître entre 2009 et 2011 la plus grave crise de son histoire. Driss Benhima a dû alors convaincre les pouvoirs publics de la nécessité d’une intervention de l’Etat pour redresser la compagnie.
Un contrat- programme Etat-Ram a dans ce sens été signé en septembre 2011, apportant avec lui une série de mesures pour soutenir la compagnie, mais également de nouveaux objectifs et engagements, notamment sur les marchés africains. Grâce à ce contrat- programme, Driss Benhima et son équipe ont pu rapidement redonner des ailes à la RAM. Mieux encore, la compagnie a atteint ses objectifs avant l’heure, avec un retour aux bénéfices dès 2013.
Depuis, Driss Benhima travaillait sur la stabilisation des performances de la compagnie, tout en développant son offre à la fois sur le volet qualitatiif et quantitatif.
Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que la RAM a franchi bien des étapes dans le cadre de son développement. Désormais, il est question pour la compagnie d’entamer un nouveau virage, avec toutes les évolutions que connaît le secteur aérien, particulièrement en Afrique. Ceci nécessite son pilotage par un autre profil à même de capitaliser sur les réalisations de Driss Benhima, tout en lui assurant une nouvelle dynamique.
