L'habitat social, avec l’impact qu’il peut avoir sur l’accès des Marocains au logement, a certes connu une réelle dynamique pendant plusieurs années. Cependant, aujourd’hui, il accuse un net ralentissement que même les pouvoirs publics reconnaissent. C’est pourquoi le gouvernement étudie, actuellement, différents scénarios susceptibles de relancer ce segment du secteur immobilier, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du vendredi 26 octobre. Le quotidien affirme ainsi que l’Exécutif est désormais conscient du fait que les objectifs fixés par le programme de développement du logement social «subventionné», notamment quant au volet lié à l’amélioration des chances d'accès de la classe moyenne à l’habitat, sont loin d’être atteints.
La publication cite ainsi un document officiel, discuté lors du Conseil national de l’habitat qui s’est tenu à Rabat, mercredi 24 octobre 2018. Un document constituant la feuille de route du gouvernement pour la relance de ce segment et incluant les orientations principales de la stratégie gouvernementale, dans un contexte où la demande et le nombre de familles ciblées par le programme du logement social continuent de s’accroître. Parmi les mesures prévues, figure la fixation d’un niveau de revenus pour définir les populations éligibles aux programmes soutenus par l’Etat. Pour le logement à faible valeur immobilière par exemple (FIVT; 140.000 dirhams), il est question de fixer les revenus des ménages éligibles à 1,5 fois le SMIG, avec un soutien direct de l’Etat aux bénéficiaires fixé à 15.000 dirhams, versés par le Fonds de soutien à l’habitat.
Pour ce qui est du logement social (250.000 dirhams), la feuille de route du gouvernement propose que les bénéficiaires soient les ménages dont les revenus ne dépassent pas 2,5 fois le SMIG. Le soutien de l’Etat, dans ce cas, sera équivalent à la TVA taxant ces logements, soit environ 35.000 dirhams.
Pour ce qui est du logement dédié à la classe sociale, le journal explique qu’il est réservé aux ménages dont les revenus ne dépassent pas 3,5 fois le SMIG.
D’autres mesures sont également envisagées dans ce cadre, comme la fixation de nouvelles conditions pour les programmes de logement dits intégrés. Reste à savoir si cette feuille de route permettra effectivement de relancer le secteur de l’habitat, ou si ces maux sont structurels.