Dans son récent rapport, la Cour des comptes s'est penché sur la question du logement social et n’y est pas allée de main morte. Selon Aujourd’hui Le Maroc, qui revient sur les grandes conclusions de ce document dans sa livraison du jour, l’institution présidée par Driss Jettou a pointé du doigt des anomalies à tous les étages. Au rang des observations formulées, on note ainsi l’absence d’études préalables à la mise en place des dispositifs, le dysfonctionnement des partenariats public-privé, l’insuffisance de cohérence avec les autres programmes d’habitat ou encore le déphasage entre objectifs et besoins. La Cour des comptes va encore plus loin en faisant remarquer que les dispositifs coexistent sans rapports logiques entre eux, en termes de complémentarité et d’homogénéité.
Une chose est sûre: ce rapport n’est du genre à ravir ni les acteurs, tant privés que publics, du secteur, ni le gouvernement. Aujourd’hui Le Maroc souligne que les produits de 140.000 dirhams et ceux de 250.000 dirhams ne présentent pas de grandes différences dans leurs contenus et connaissent même des chevauchements. On note aussi que si le logement à 140.000 dirhams a contribué à hauteur de 29%, à fin 2016, au programme «Villes sans bidonvilles» et à 5% au programme de l’habitat menaçant ruine, la contribution du produit à 250.000 dirhams à ces deux programmes est, pour sa part, dérisoire, dans la mesure où elle n’a guère dépassé 1,47% de la production totale.
Le rapport dénonce aussi une absence de mécanisme de régulation de l’offre en logement social. Ce qui, d’après le quotidien, a occasionné des déséquilibres spatiaux au niveau de leur production, voire une surproduction dans certaines régions et une insuffisance dans d’autres. L’institution déplore aussi, dans ce rapport, l’insuffisance des mesures de ciblage et d’attribution. Cette situation a pour corollaire un manque de verrouillage susceptible de faire bénéficier des efforts financiers de l’Etat la véritable catégorie pour laquelle le logement social a été instauré. Il ne reste plus qu’à espérer que ce rapport crée un remue-méninge susceptible de générer des solutions adéquates en vue de pallier les différents dysfonctionnements relevés.