A la fois sereine et prudente, Hélène Le Gal a répondu sans toutefois se défiler à plusieurs questions touchant à l'actualité. "Les relations politiques sont très bonnes" entre Paris et Rabat, a-t-elle d'emblée affirmé. "Il s'agit de relations d'exception, qui touchent tous les secteurs de la politique jusqu'à la culture, en passant par l'économie".
Malgré la crise du Covid-19, les échanges économiques se sont bien comportés entre les deux pays. "Les deux économies ont même un taux de projection en 2021 d'une hausse de 5%", a expliqué la diplomate accréditée à Rabat.
Au cours de cette interview, l'ambassadrice a aussi abordé la cause nationale marocaine ainsi que d'autres sujets bilatéraux, comme la délivrance de visas par les différents consulats de France au Maroc, ainsi que la question des étudiants marocains installés dans ce pays.
Au sujet de la cause nationale, l'ambassadrice a rappelé la position de la France, le fait "que le plan d'autonomie présente une bonne base", en vue "d'une solution, sous l'égide de l'ONU, politique, juste, durable et acceptée par tous".
"On fait pression maintenant sur le secrétaire général de l'ONU pour qu'il trouve un remplaçant au représentant personnel", a-t-elle aussi expliqué.
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A propos des étudiants marocains, Hélène Le Gal a révélé que la présence estudiantine en France n'a pas pâti de la crise sanitaire.
"La communauté marocaine estudiantine en France, a-t-elle ajouté, est la plus importante, avec un nombre estimé à environ 43.000 étudiants, et chaque année il y a une hausse supplémentaire allant de 10.000 à 12.000 étudiants".
L'ambassadrice a par ailleurs confirmé que le lycée d'Excellence de Benguerir fournissait en France le deuxième contingent en nombre, après le lycée Louis le Grand de Paris, à l'école Polytechnique de Paris.
A la question de savoir quelle serait sa réaction si le lycée d'Excellence de Benguerir parvenait un jour à ravir sa place au prestigieux Louis le Grand, l'ambassadrice a résumé sa pensée par cette expression d'une confondante simplicité: "que le meilleur gagne!"
Au sujet de la coopération militaire, Hélène Le Gal a confirmé que le Maroc, en termes d'achat de matériel militaire français, a importé en 2020 pour une valeur globale de 500 millions d'euros. "Le Maroc a été cette année-là le troisième client de la France après les Etats-Unis et l'Arabie saoudite", a indiqué la diplomate.
Sur un autre volet, relatif cette fois-ci à la problématique de l'immigration clandestine, Hélène Le Gal a concédé le fait que cette question était complexe et a reconnu que le trafic de la traite d'êtres humains devait être avant tout combattu là où il se trouvait.
"Nous saluons les décisions prises par le roi Mohammed VI", a-t-elle par ailleurs affirmé, faisant ainsi référence à la décision prise par le Maroc de "régler définitivement la question des mineurs marocains en situation irrégulière en Europe".