Le gouvernement El Othmani, que le roi Mohammed VI a nommé mardi 5 avril au Palais royal à Rabat, apporte son lot de nouveautés, même s'il est tout aussi pléthorique que le précédent, avec 36 ministères partagés entre les six partis politiques qui forment l’actuelle coalition gouvernementale: PJD, RNI, PPS, MP, USFP et UC.
Un premier changement, et il n'est pas des moindres: la création de super-ministères. Trois chefs de partis politiques ont été nommés à leurs têtes: Aziz Akhannouch (président du RNI), Nabil Benabdallah (PPS) et Mohamed Sajid (SG de l'UC).
Des super-ministères voient le jourAziz Akhannouch prend sous son aile l'Agriculture, la pêche maritime, le développement rural et les eaux et forêts (anciennement Haut-commissariat aux Eaux et forêts). Idem pour Mohamed Nabil Benabdallah, nommé ministre de l’Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville. Enfin, Mohamed Sajid est désigné ministre du Tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et de l’économie sociale.
Dans le même sillage, il faut noter la fusion des ministères de la Culture et de la Communication. Fusion à la tête de laquelle a été nommé Mohamed Laâraj (qui a près d’une vingtaine d'ouvrages à son actif sans compter les dizaines de contributions à des revues spécialisées).
Toutefois, il ne s'agit pas d'un précédent. En septembre 2000, les deux ministères avaient déjà été regroupés dans un seul département, alors confié à Mohamed Achaâri.
Les ministres femmes plus nombreusesAutre grande nouveauté, les femmes sont plus nombreuses dans le gouvernement El Othmani que sous le gouvernement Benkirane I (une seule femme) et II (6 femmes). Neuf ministres femmes sont nommées au gouvernement El Othmani, ce qui le raproche du principe de la parité souligné dans le texte constitutionnel plébiscité le 1er juillet 2011.
D'anciens ministres promus
Par ailleurs, d'importantes promotions sont à signaler. Mustapha Ramid, ancien ministre de la Justice et des libertés, est promu ministre d'Etat chargé des Droits de l'Homme. Il est pratiquement le deuxième homme fort du nouveau gouvernement, après Saâd-Eddine El Othmani.
Autre promotion, celle de Nasser Bourita, promu au rang de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, après avoir occupé le poste de ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération. Belle consécration donc pour ce lauréat de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales à Rabat, né le 27 mai 1969 à Taounate.
Secrétariats d'Etat, entre anciens briscards et nouveaux visages
Autre nouveauté du gouvernement El Othmani: la mise en place de secrétariats d’Etat. Pas moins de 15 secrétariats d'Etats ont ainsi été créés, alors qu'il n'y en avait aucun dans le gouvernement précédent. Najib Boulif est secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Equipement, du transport, de la logistique et de l’eau, chargé du Transport. Mbarka Bouaida est secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, chargée de la Pêche maritime. Charafat Yadri Afilal est secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Equipement, du transport, de la logistique et de l’eau, chargée de l’Eau. Jamila El Moussali est secrétaire d’Etat auprès du ministre du Tourisme, du transport aérien, de l’artisanat, de l’économie sociale, chargée de l’Artisanat et de l’économie sociale.