Le chef du gouvernement continue de démembrer le ministère de l’Energie, chapeauté par le dirigeant islamiste Aziz Rebbah. Le chef de l’Exécutif a ainsi commencé par amputer ce super-ministère de la supervision de la production de l’énergie, volet qui se trouve désormais sous la tutelle de Masen, l’Agence marocaine pour l’énergie durable dirigée par Mustapha Bakkoury, président PAM de la région Casablanca-Settat. Aujourd’hui, c’est au tour de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE) de sortir du giron du ministère de l’Energie, des Mines et de l’Environnement pour être mise sous la tutelle du département de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie verte et numérique, dirigé par Moulay Hafid Elalamy, du RNI.
En effet, relève le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du lundi 9 mars, le ministère de l’Industrie vient de mettre en place un plan d’action national pour la transition vers l’économie verte, dans le cadre de la stratégie nationale de développement durable. C’est dans ce contexte, explique le quotidien, que le ministère est appelé à mettre en place des mesures pour la promotion du transport durable, pour la production propre dans le domaine de l’industrie et pour le renforcement de l’efficacité énergétique.
Pour ce faire, il sera procédé à l’amendement du décret d’application de la loi 16-09 portant création de l'Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (ANDEREE). Devenue Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE) en 2016, elle changera ainsi de tutelle et passera dans le giron du ministère de l’Industrie.
Entre autres attributions, rappelle le quotidien, l’AMEE a pour principale mission la réalisation et la coordination des programmes d’efficacité énergétique. Elle propose également un plan national et des plans sectoriels et régionaux de développement de l’efficacité énergétique. Elle suit, coordonne et supervise les actions de développement dans le domaine de l’efficacité énergétique.
L’AMEE est également chargée d’effectuer des suivis et la coordination de la réalisation des audits énergétiques, ainsi que l’accompagnement à la mise en œuvre de leurs recommandations. Elle joue aussi un rôle important dans la sensibilisation et la promotion de l’efficacité énergétique.
Par ailleurs, note le quotidien, plusieurs dysfonctionnements ont été relevés dans un rapport de la Cour des comptes, après une mission portant sur cette agence. Entre autres failles, les magistrats de la Cour soulignent le chevauchement des attributions de l’Agence avec celles du ministère de tutelle, une faible articulation entre les projets lancés et les objectifs de la stratégie énergétique nationale, la faible contribution de l’agence à l’exécution de cette stratégie. De plus, certains projets lancés par l’Agence ont accusé un grand retard.
Bien sûr, la décision de soustraire cette agence à la tutelle du ministère de l’Energie rencontre des résistences. La première levée de boucliers vient du personnel du ministère. Le syndicat du secteur, affidé à l’UMT, dénonce ce qu’il qualifie de «plan de démembrement du ministère de l’Energie», un plan auquel il a décidé de s’opposer par tous les moyens.