Le Commandant régional de la Gendarmerie royale de Laâyoune a livré, dans son témoignage, devant la chambre criminelle près la Cour d'appel à Salé, dans le cadre du procès des accusés dans les événements de Gdeïm Izik, qui reprendra le 5 juin prochain, des faits graves sur l'installation du camp et sur la découverte, après son démantèlement, de sommes d'argent en monnaie nationale, en devise (euro et dollars) et en dinar algérien.
Après avoir prêté serment, le témoin, qui fut coordinateur d'intervention sur terrain chargé d'évacuer le camp, a livré des faits graves, évoqués pour la première fois dans le cadre de ce procès, autour de la création en 2010 du camp de Gdeïm Izik par les accusés Zaoui et Bourial, ayant choisi un emplacement à proximité de la région de Dcheira, situé à 13 km de Laâyoune.
Il a relevé que les accusés ont mis en place le noyau du camp avant que les forces publiques n'interviennent pour le démanteler, notant que ce camp a été reconstruit une nouvelle fois par les mêmes accusés, en plus des mis en cause Enaâma Al Assfari, Eddich Dafi et Mohamed M'barek Lafkiret, immédiatement après leur retour d'Algérie.
Le témoin, colonel à la Gendarmerie royale, a présenté, devant la Cour et la défense des accusés et des parties civiles ainsi que leurs familles, des données sur les circonstances des événements du camp, transformé par les accusés en "champ de bataille" et sur le nombre de participants.
Il a également livré des faits relatifs à l'exécution de membres des forces de l'ordre désarmés, fauchés mortellement par des véhicules 4X4, notant que les accusés ont utilisé aussi des bonbonnes de gaz, des armes blanches et des matraques.
Le Commandant régional de la Gendarmerie royale a aussi fait part des conditions d'arrestation de l'accusé Enaâma Al Assfari, considéré comme le principal mis en cause dans cette affaire, indiquant que son arrestation a permis la découverte d'armes blanches et de sommes d'argent en monnaie nationale et en devises étrangères, dont l'Euro, le Dollar et le Dinar Algérien, enfouies à l’intérieur de sa tente.
Il a ajouté que ledit accusé, qui a reconnu les actes qui lui étaient imputés, a inscrit son nom dans le PV et l’a signé, tandis que les autres ont apposé leurs empreintes en se vantant des accusations retenues contre eux.
Le témoin a confirmé les violentes attaques perpétrées contre les membres des forces de l'ordre, soulignant que les responsables de l'intervention sécuritaire ont reçu des instructions strictes de ne pas recourir à la violence contre les habitants du camp.
Il a, également, précisé que les rédacteurs des procès-verbaux ont fourni aux accusés arrêtés toutes les garanties juridiques, sous la supervision du parquet compétent.
De leur côté, les rédacteurs des procès-verbaux ont relevé, lors de leur audition, avoir reconnu certains accusés impliqués qui incitaient à des actes de violence contre les membres des forces de l'ordre.
Le parquet avait livré jeudi dernier à la Chambre criminelle près l'annexe de la Cour d'appel à Salé de nouvelles pièces à conviction qui confirment la planification préalable par de nombreux accusés, en coordination avec des parties étrangères, de l'installation du camp.
Ces preuves consistent en des enregistrements de conversations téléphoniques entre certains accusés et des dirigeants du "front polisario" qui ont été réalisés avant les événements du camp survenus en 2010, et ce sous la supervision du parquet à Laâyoune, a indiqué le représentant du ministère public.
Ces enregistrements contenus dans les PV de la police judiciaire, renferment des informations et des instructions que les accusés ont reçues de parties étrangères sur la manière de mettre en place le camp, de le gérer, de l'encadrer, de communiquer avec les autorités locales et de relever le plafond des revendications sociales qui étaient à l'origine de la création du camp, avec pour objectif de ne pas parvenir à un accord avec les autorités.