Le Front national (FN) a remporté les élections européennes en France, en s'offrant 25,1% des sièges sur les 74 accordés à l'Hexagone, devenant ainsi le premier parti politique de France derrière l'UMP (20,2%) et très largement devant le PS (14,3%), à l'issue du scrutin tenu dimanche. La vague du populisme et des euroseptiques est également montée au Danemark et en Autriche. En France, le taux de participation a atteint seulement 43,11%, l'absentéisme devenant le premier parti en Hexagone. Le président français, François Hollande, doit tenir, lundi, une "réunion urgente" à l'Elysée autour de Manuel Valls et des membres du gouvernement pour "tirer les conséquences" de cette débâcle du PS et de la montée de la phobie européenne dans son pays.
"Un séisme", dira Jean Marie Le Pen, fondateur et ancien chef du FN, "un jour triste" ont affirmé unanimement l'UMP et le PS du président François Hollande, les grands perdants de ce scrutin, certes européen, mais un thermomètre de la politique interne. "Un choc, un séisme qui s'adresse à tous les responsables politiques", a réagi le chef du gouvernement Manuel Valls dans une déclaration à la télévision pour affirmer que la France avait "besoin d'une Europe plus forte, plus solidaire, plus juste, plus généreuse" et qu'il "n'y avait plus une seule minute à perdre" pour "réformer" la France.
Marine Le Pen, présidente du FN, a invité le président de la République à prendre "maintenant les dispositions qui s'imposent pour que l'Assemblée devienne nationale, représentative du peuple et à même de mener la politique d'indépendance que le peuple a choisie ce soir". Elisabeth Guigou, ancienne ministre socialiste, a qualifié la montée du FN de "soirée triste". "On n'a pas réussi à convaincre au niveau du gouvernement et au niveau de l'Europe. Les électeurs en France ont voté contre les gouvernants, contre l'Europe. Nous avons besoin d'une Europe qui se concentre sur la croissance et l'emploi des jeunes".