Proposition exceptionnelle et profondément humaniste que celle avancée par le SG adjoint de l’Organisation des Nations unies (ONU), Philippe Douste Blazy. A la tribune du palais des congrès de Dakhla, ce samedi 14 mars, le deuxième responsable onusien a d’abord «regretté que la majeure partie du budget général des Etats aille à l’armée et à la police», exhortant les pays pétroliers, notamment, à réserver ne serait-ce qu’un dollar sur cent de leurs recettes énergétiques à la lutte contre la malnutrition qui fait des ravages dévastateurs en Afrique.
Epinglant les dérapages de la mondialisation économique, Philippe Douste Blazy s’est élevé contre la dérive mercantiliste des officines médicamenteuses en précisant que le médicament ne saurait être réduit à une marchandise. «La valeur d’une veste n’est pas la même que celle d’un médicament», a-t-il relevé, en soulignant la nécessité dans laquelle se trouve le monde actuel d'investir davantage dans la santé des citoyens. «Les problèmes de santé n’ont plus de frontières», a-t-il souligné, en voulant pour preuve l’épidémie d’Ebola qui s’est déclaré dans un petit village en Afrique pour prendre des proportions internationales.
«Il a suffi qu’une simple infirmière américaine attrape le virus pour que les Etats-Unis prennent conscience et se mobilisent contre cette épidémie», a-t-il constaté, plantant ainsi une pique à l'administration US qui serait plus portée sur la santé des siens que par celle des autres.