Rien ne va plus en Algérie! «Le pays est confronté aux pressions économiques, sociales et politiques», relève Foreign Policy, notant que «l’embellie pétrolière (...) n’a pas apporté la prospérité et le développement» escompté au peuple algérien. Les 800 milliards glanés sous le premier et deuxième mandats du président Bouteflika n’ont vraiment pas profité aux citoyens algériens. «La qualité de ses services publics, en particulier dans des domaines essentiels comme l’éducation, la santé et le logement, est en déclin», pointe le magazine américain, ajoutant que «les rouages du gouvernement à Alger sont opaques et l’Algérie est aujourd’hui au Top 10 des pays les plus corrompus au monde».
Evoquant le «Printemps arabe», Foreign Policy indique que l’Algérie n’est pas encore sortie de l’auberge. Le scénario libyen guette le voisin de l’est, avertit le magazine US. «Dans d’autres pays de la région, des défis similaires ont conduit à la chute du régime (…). Que le gouvernement algérien ait pu échapper à un sort similaire était dû en grande partie aux craintes généralisées qu’un bouleversement politique et économique majeur occasionnerait une guerre civile semblable à celle qui a ravagé le pays pendant la «décennie noire» des années 90», relève encore le magazine américain.
Seulement voilà! Ill s’avère qu’Alger n’a pu su tirer les bonnes conclusions de cette situation. Malgré la chute de 50% des revenus du pétrole, l’aggravation des déficits budgétaires et commerciaux, la baisse rapide des réserves internationales, «le gouvernement autoritaire du pays» continue de se lancer à fonds perdus dans l’achat d’armements et de matériels militaires. «Le budget défense a plus que doublé depuis 2004», constate FP, à juste titre d’ailleurs. Pas moins de 13 milliards de dollars sont octroyés annuellement au ministère algérien de la Défense, dont une grande partie est consacrée à l’acquisition de nouvelles armes.
Le «nouveau modèle économique», présenté en juillet dernier par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, destiné à réduire la dépendance excessive du pays aux hydrocarbures (plus de 95% des exportations et 60% des recettes de l’Etat), ne risquerait pas de produire des résultats probants, du moins sur le court terme. En cause, la corruption «institutionnalisée», l’inefficacité du gouvernement, les lenteurs bureaucratiques et, last not least, ce vide institutionnel au sommet de l’Etat en raison de la maladie du président Bouteflika (qui souffre d’un Accident vasculaire cérébral diagnostiqué en 2013 à Paris)!
Alger peut-elle encore espérer une sortie de crise?"Si les prix du pétrole restent bas, le gouvernement algérien, à un moment donné, n’aura plus les ressources nécessaires pour soutenir ses programmes de subventions, ce qui conduira probablement à une instabilité croissante et du coup à un soulèvement de type printemps arabe", avertit Foreign Policy.
«Seule option réaliste pour garantir la stabilité du pays et de sa propre survie» serait, toujours selon FP, de suivre «le plan mis en oeuvre avec succès au Maroc». «Un tel plan ne produirait pas les retombées économiques générées précédemment par le pétrole, mais il pourrait mettre en Algérie un cercle vertueux de la croissance et de la réforme, plutôt que de sombrer davantage», propose le magazine américain.
Mais là encore, cet appel d'air risque de tomber dans l'oeille d'un sourd. Ceci, car Le voisin de l'est poursuit indéfiniment sa politique hostile à l'intégrité territoriale du royaume du Maroc,