C’est un complot français au sein du Parlement européen. L’auteur d’un article consacré à cette affaire paru dans le quotidien Assabah, dans son édition du lundi 23 janvier, ne mâche pas ses mots. Il va clairement au fond du sujet. Les coulisses de la présentation et du vote de cette résolution pointent directement vers la France qui a ainsi impliqué l’institution législative européenne dans une machination ourdie contre le Maroc. Le France ne voit pas d’un bon œil les percées géostratégiques du Maroc dans sa région, et surtout en Afrique. Elle tente donc par tous les moyens de stopper ou, à défaut, de retarder son élan.
Citant l’expert en géopolitique et essayiste français, Jérôme Besnard, le quotidien dénonce clairement l’objectif de ces manœuvres. «Suspendre les accords de l'UE avec le Maroc est justement l'une des exigences de l'Algérie, via notamment les lobbies à l’intérieur du Parlement européen». Voilà, tout est dit. Pour preuve, l’expert français a publié, sur son compte twitter, l’intervention de l’eurodéputée française Karima Delli, tout en mettant en avant ses origines algériennes.
De son côté, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui est également revenu sur cette affaire dans son édition du même jour, a tenu à souligner que l’Espagne, et plus particulièrement le PSOE au pouvoir, a vu clair dans le jeu du PE. Il est peut-être le seul partenaire européen de notre pays à avoir tout compris, écrit de son côté le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du même jour. Invité à commenter cette résolution lors de la conférence de presse tenue à l’issue de la visite du chef d’Etat français dans son pays, le président du gouvernement espagnol a tenu à donner ces précisions: «Il s’agit d’une résolution dont nous ne sommes pas d’accord avec certains de ses éléments. Pour lui, «les relations entre l’Espagne et le Maroc sont en bonne forme».
De son côté, poursuit le quotidien, le député français du Rassemblement national, Thierry Mariani, a pris la parole pour dénoncer les contradictions des eurodéputés, coupables, à ses yeux, d’ingérence dans les affaires judiciaires d’un des principaux pays partenaires de l’UE en Afrique. L’eurodéputé a tenu à prévenir ses collègues au PE contre le lobby algérien. «La Gauche européenne ne condamne jamais l’Algérie et l’Union européenne lui passe tout en espérant son gaz. À la place, nous débattons du Maroc qui est pourtant un des pivots de notre partenariat stratégique en Afrique», a-t-il asséné.
Versant dans le même sens, l’ancien chef du gouvernement tunisien, Ahmed Ounnaies, affirme dans une déclaration aux médias qu’il a suivi cette affaire depuis le début et que, pour lui, il n’y aucune doute que les délibérations des parlementaires et la résolution qu’ils ont fini par voter répondent clairement aux attentes, pour ne pas dire aux pressions, d’un lobby dont nous tous, au Maghreb, savons qui le manipule. Ce qui fait dire au quotidien Al Akhbar, également dans son édition du même jour, que l’heure est à la mobilisation interne.
En des moments difficiles que traverse actuellement le Maroc, victime de plus d’une machination externe, le front interne doit s’organiser pour la riposte, écrit l’éditorialiste d’Al Akhbar. Les membres du gouvernement et du Parlement doivent laisser de côté leurs différends, devenus subitement marginaux, pour faire bloc contre l’ennemi extérieur. Il faut, insiste l'éditorialiste, tout laisser de côté et se mobiliser pour faire face aux attaques, à l’acharnement et au chantage de l’institution parlementaire européenne.