Le chef de file du mouvement séparatiste du Polisario se trouve dans une situation peu enviable: pour ne pas avoir réglé une facture de soins médicaux de plus de 45.000 euros en Espagne, le gouvernement de la région autonome de la Rioja a décidé de le poursuivre en justice.
Le gouvernement régional a reçu une notification de l’hôpital central indiquant que la facture correspondant aux soins reçus par Brahim Ghali n’avait toujours pas été réglée, trois années après son hospitalisation, écrit Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 20 juin, citant des médias espagnols.
Le patron du mouvement séparatiste, rappelle le quotidien, avait été admis sous une fausse identité avec la complicité du gouvernement central, plus particulièrement de l’ex-ministre des Affaires étrangères.
Après avoir reçu cette notification, explique Al Ahdath Al Maghribia, le gouvernement autonome a décidé de recourir à la justice, cette procédure judiciaire ne pouvant être enclenchée directement par l’hôpital qu’après une autorisation préalable du gouvernement.
Un procès de plus sera donc intenté contre le chef des séparatistes, écrit le quotidien qui précise que Brahim Ghali a été soigné à l’hôpital de San Pedro de Logroño pour une grave pneumonie, du 18 avril au 1er juin 2021, ce qui correspond à une facture de 45.658 euros pour 44 jours d’hospitalisation.
Bien sûr, ces frais n’avaient pas été payés depuis. La facture émise le 7 juillet 2021 avait d’abord été libellée au nom de Mohamed Ben Battouche, l’hôpital ayant ensuite dû la rectifier, après s’être aperçu que ce patient n’avait aucune existence réelle.
Deux mois plus tard, après l’échec de toutes les tentatives de recouvrement, la direction de l’hôpital a décidé de s’en remettre à la justice pour un recouvrement forcé.
La procédure a traîné, faute d’une autorisation délivrée par l’ancien gouvernement local, et ce n’est que récemment que le dossier a été rouvert, mais cette fois avec l’implication du nouveau gouvernement local qui a de lui-même décidé d’entamer des démarches judiciaires.
L’admission sous une fausse identité du chef de la milice du Polisario en Espagne pour y recevoir des soins, à l’instigation de l’Algérie et en complicité avec le gouvernement espagnol, a été, indique le quotidien, à l’origine d’une grave crise diplomatique entre Madrid et Rabat, ce qui avait valu son poste à l’ancienne ministre des Affaires étrangères.
Après la médiatisation de cette affaire, les autorités algériennes ont décidé de rapatrier le chef du mouvement séparatiste dans la précipitation, de nuit.
Il a par la suite été interné dans un hôpital d’Alger, où le président et le chef d’État-major algériens lui avaient rendu une visite largement médiatisée.
Trois ans plus tard, cette affaire revient au-devant de l’actualité, Brahim Ghali n’ayant toujours pas honoré sa dette, alors que le nouveau gouvernement de La Rioja est déterminé à la recouvrer.
Manifestement, selon des médias espagnols, le gouvernement de La Rioja estime qu’il devrait être possible de recouvrer cette dette, étant donné que la justice espagnole se déclare de son côté et d’autant que, contrairement à son prédécesseur, le gouvernement local actuel est déterminé à user de toutes les ressources dont il dispose pour que cette facture soit réglée le plus rapidement possible.