Des bitcoins pour corrompre des responsables d’entreprises publiques? Telle est la piste envisagée par les enquêteurs dans une affaire de corruption impliquant des dirigeants et des intermédiaires, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du 19 juillet.
Interpellé, un individu a reconnu avoir agi comme intermédiaire pour plusieurs personnes auprès de sociétés et de start-up spécialisées dans la création de comptes virtuels pour les échanges en cryptomonnaies. Parmi ces personnes, trois responsables d’entreprises publiques.
D’après les sources du journal, ces start-up sont domiciliées en Espagne et en France. Les comptes examinés par les autorités marocaines ont réalisé des transactions de 40 millions de dirhams. Les enquêteurs soupçonnent ainsi les responsables d’entreprises publiques mis en cause de convertir de l’argent perçu illégalement en cryptomonnaies afin d’échapper aux radars et d’éviter la présence d’argent liquide en cas de perquisition de leur domicile.
Ces responsables sont également soupçonnés d’avoir favorisé des entreprises dans le cadre d’appels d’offres publics ou en échange de services dans le cadre de leurs fonctions au sein de ces entreprises publiques, dont le nom n’a pas encore été dévoilé.
Le recours au bitcoin permettrait donc à ces responsables de blanchir l’argent perçu, à l’aide de start-up et d’agences spécialisées dans ces échanges virtuels. Leur business modèle consiste à créer des comptes sécurisés, munis de mots de passe, pour accéder à une plateforme d’achat et de vente de bitcoin.