La prochaine rentrée scolaire s’annonce sous le signe de l’inflation dans le secteur privé. C’est du moins ce que laissent entendre les supputations véhiculées dans le secteur sur la base des nouvelles dispositions fiscales de la loi de Finances 2023.
En effet, ces dispositions ont revu à la hausse l’impôt sur le revenu (IR) pour les enseignants vacataires, ce qui pourrait servir de base à une augmentation des frais d’inscription et de scolarité dans le secteur. Jusqu’à présent, aucune annonce officielle n’a été faite dans ce sens par l’Alliance de l'enseignement privé au Maroc, mais la polémique enfle autour d’une probable hausse, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 19 janvier.
«L’augmentation de l’impôt sur le revenu pour les enseignants vacataires occasionnera une hausse de plus de 6% de la masse salariale de plusieurs établissements scolaires du secteur privé, ce qui pousserait ces derniers à pratiquer une hausse allant de 5 à 6% pour couvrir le déficit», indiquent les sources du quotidien. Cette hypothèse d’une probable augmentation se trouve également appuyée par la hausse des prix des carburants à la pompe, ajoute la même source.
De plus, poursuit le quotidien, la question des prix pratiqués dans le privé échappe à la supervision de la tutelle du ministère de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports. «Le cadre légal réglementant l'enseignement scolaire privé au Maroc ne permet pas aux instances du ministère de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports de fixer les frais d'inscription et de scolarité», avait déclaré le ministre de tutelle. Et de préciser que son département assure «le suivi du secteur sur le plan pédagogique et des services offerts dans ce cadre», faisant savoir que «des commissions de contrôle sont mises en place pour assurer le respect des principes de transparence par les écoles privées».
Du côté de l'Alliance de l'enseignement privé au Maroc, son président Mohamed Hansali avait déclaré qu’«aucune décision relative à la hausse n’a été prise jusqu’à présent». Il considère également que «toute personne qui évoque une quelconque hausse en évoquant un quelconque taux ne représente qu’elle-même et son instance». Et de préciser qu’une telle mesure devrait faire l’objet d’«une étude approfondie prenant en compte les intérêts des familles, des ressources humaines et de tous les partenaires du secteur».
Dans un rapport de l’Alliance, rappelle le quotidien, «le secteur de l’enseignement privé, qui comprend 6.229 écoles et offre des services à plus d’un million et 105 mille élèves par an, a réalisé un chiffre d’affaires d’environ 20 milliards de dirhams».