Rachid Belmokhtar, ministre de l’Education nationale, est de nouveau dans le collimateur des islamistes. Cause de cette nouvelle levée de boucliers: la décision du ministère de remplacer l’intitulé de la matière «Education islamique» par, dès la la rentrée prochaine, celui d'«Education religieuse», rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 27 juin.Le changement de nom de la matière a été entériné par une circulaire adressée dernièrement, par le ministère, aux commissions chargées de l’édition scolaire.Et, selon le quotidien, c’est l’association des enseignants et des inspecteurs qui a démarré les hostilités en adressant une lettre de protestation au ministre, lettre dans laquelle elle exige, notamment, des explications.
L’association se dit étonnée de voir les manuels d’Education islamique changer de nom dans un document officiel qui concerne les programmes et les orientations relatifs à l’enseignement de cette matière. En conséquence, les enseignants et inspecteurs concernés se sont dits d’office opposés à cette initiative. Leur réaction, affirment-ils, est une expression manifeste de l’attachement des Marocains, depuis 14 siècles, à l’islam et ses préceptes.
De même, soutiennent-ils, cette décision est contraire à la Constitution qui considère l’unité nationale et religieuse, dont l’islam est la seule expression, comme l'une des constantes de la Nation. D’autant, disent-ils, que le ministère n’avance aucun argument pédagogique valable dictant ce changement de nom, de même que cette initiative n’est nullement le fruit d’une enquête de terrain ou d’un sondage d’opinion des personnes concernées par la question.
Pour comprendre cette réaction, il faut en revenir au Conseil des ministres tenu le 6 février, à Laâyoune. A cette occasion, le souverain avait donné ses instructions aux ministres de l’Education nationale et des Habous pour réviser l’enseignement religieux, en passant par une révision des programmes et des manuels. Les islamistes s’attendaient à un renforcement de l’enseignement de la religion à l’école publique. Ils ont été déçus, d'une part, de ne pas avoir été associés de plus près et d’une manière plus déterminante à cette réforme et, d'autre part, de se retrouver aujourd’hui devant le fait accompli.
La missive de l’association des enseignants et inspecteurs de l’Education islamique dans l’enseignement secondaire exprime clairement cette déception. «Nous avons applaudi et soutenu l’initiative royale et avons exprimé notre disposition à participer à cette réforme, mais les résultats auxquels ont abouti les travaux de la commission chargée de la révision et de la réforme des programmes appellent aujourd’hui à des explications et des éclaircissements», affirme l’association, en substance, dans sa lettre adressée au ministre.