Deux semaines après l’appel lancé par le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, pour la révision du système électoral, le parti de l’Istiqlal lui a emboité le pas par la voix de son Secrétaire général, Nizar Baraka. Lors d’une réunion du comité exécutif, le patron du PI a demandé au chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, d’«accélérer l’ouverture du chantier des réformes politiques du système électoral dans le cadre du dialogue et de la concertation avec tous les acteurs politiques». Ainsi, les opinions des deux ex-alliés de la défunte Koutla se rejoignent aujourd’hui, bien que l’un soit dans la majorité (USFP) et l’autre dans l’opposition (PI).
Lors de la cérémonie de célébration du soixantième anniversaire de l’USFP à Larache, Driss lachgar a déclaré que «l’USFP veut participer à la scène politique, en partant du principe que la démocratie commence avec les listes électorales et le droit au vote. C’est pour cela que nous avons demandé à ce que le vote soit effectué avec la carte nationale, sachant que toute réforme demeure tributaire de celle de la masse des électeurs. Nous avons en outre proposé que le vote ait lieu le mercredi et appelé à revoir le mode de scrutin, car notre pays a besoin d’un véritable intermédiaire, en l’occurrence l’acteur politique opérationnel sur le terrain».Le patron socialiste a, par ailleurs, demandé aux partis politiques d’ouvrir un véritable dialogue sur ce sujet. Car, a-t-il ajouté, aucun nouveau modèle de développement ne sera efficace si on ne débat pas maintenant sur les acteurs qui vont l’exécuter pour renouveler les élites et les compétences».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 6 février, que Nizar Baraka a, de son côté, proposé un débat sur le système électoral en partant des listes électorales et du mode de scrutin. Il a, en outre, appelé à la révision du découpage électoral et à la baisse du taux du seuil électoral, ainsi qu’à une meilleure représentation des femmes et des jeunes. Le patron du PI a, ensuite, demandé à consolider les rôles constitutionnels et politiques des partis en procédant à la révision de la loi organique régissant les formations politiques.
Il faut rappeler qu’avant que l’USFP et le PI ne se retrouvent autour de la révision du code électoral, Driss lachgar avait, en mars dernier, invité les partis de la majorité à présenter, avant 2021, une requête comprenant des amendements fondamentaux dans le code et le découpage électoraux. Autant dire que l’USFP et le parti de l’Istiqlal ont déjà commencé à s’échauffer pour les prochaines échéances électorales.