Les chefs de 24 partis ont demandé au ministre de l’Intérieur, Adelouafi Laftit, de procéder à un changement radical des lois électorales. Ces dirigeants réclament l’adoption du scrutin uninominal après avoir compris que la suppression ou la réduction du seuil électoral par le maintien du scrutin de liste ne changerait en rien les calculs complexes dans la distribution des sièges. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 23 septembre, que les responsables de ces partis considèrent que le fait de tabler sur le dénominateur commun sur la base du nombre de votants ou d’inscrits dans les circonscriptions, en utilisant la règle du plus fort reste ou encore la plus forte moyenne, ne changerait rien à la donne.
Certaines sources indiquent que les leaders de la majorité et de l’opposition, ainsi que les chefs des petits partis non représentés au Parlement, essayent par cette demande d’isoler le PJD qui fut le plus grand bénéficiaire du mode de scrutin par liste. Le parti islamiste avait, en effet, remporté deux sièges sur trois dans la plupart des circonscriptions électorales. C’est ce qui lui a permis de diriger le gouvernement pendant deux mandats successifs, une première pour un parti islamiste dans le monde arabe.
Le quotidien Assabah rapporte que, selon les mêmes sources, les chefs des autres partis n’accepteront pas une autre victoire du PJD pour diriger, pour la troisième fois consécutive, le gouvernement. Une éventualité qui ne ferait que consacrer, selon eux, la logique du parti unique que les Marocains refusent depuis un demi-siècle, en faisant prévaloir l’esprit du pluralisme dans toutes les composantes du royaume. Les leaders des 24 partis ont exhorté le ministre de l’Intérieur de trancher sur ce sujet, car la majorité des partis refusent le scrutin de liste et réclament le retour au système électoral uninominal.
Une demande que les chefs des partis ont réitérée dans plusieurs requêtes et rencontres avec le ministre de l’Intérieur. Les leaders des partis politiques ont par ailleurs évoqué l’intervention des associations dans les élections via la distribution d'aides, appelant ainsi à interdire cette manie d’associer la charité à l’achat de la voix électorale. D’autant, ajoutent-ils, que les gouverneurs et walis détiennent les listes complètes de toutes les associations actives dans ce domaine.