Elections 2021: la réduction de la couverture de toutes les circonscriptions divise les PJDistes

Réunion des membres du secrétariat général du PJD, sous la présidence de Saâd-Eddine El Othmani.

Réunion des membres du secrétariat général du PJD, sous la présidence de Saâd-Eddine El Othmani. . DR

Revue de presseKiosque360. Le Parti de la justice et du développement (PJD) pourrait ne pas présenter des candidats dans toutes les circonscriptions électorales du pays. Cette réduction de la participation électorale, refusée par le clan Benkirane, a créé une levée de boucliers au sein du parti islamiste.

Le 25/08/2020 à 22h56

Le feu de la division s’attise à nouveau au sein des membres de la direction du PJD. La cause de ce énième charivari serait, selon le quotidien Assabah du mercredi 26 août, le débat interne en cours sur la nécessaire réduction des candidatures du PJD, qui compte faire l’impasse sur nombre de circonscriptions «inutiles», ou perdues d’avance.

Cette décision, qui viserait à se concentrer sur les grands centres urbains, en vue de ne pas éparpiller les forces, selon les tenants de la réduction spatiale de la participation électorale du parti de la Lampe, est défendue par deux ministres PJDistes au sein de l’actuel gouvernement, que le quotidien ne cite pas. Ils seraient également soutenus par bon nombre des membres du secrétariat national dirigé par Saâd-Eddine El Othmani, par ailleurs chef du gouvernement.

Cependant, cette alternative fortement souhaitée par le clan des «ministres PJDistes», qui se veut pragmatique, a soulevé une vive colère chez le «clan Benkirane» qui estime que le PJD a le droit de présenter, sans condition ni aucune entrave, des candidats dans toutes les circonscriptions électorales du royaume. C’est la députée et dirigeante du PJD, Amina Maelainine, qui a été la première à ouvrir les hostilités.

Assabah rapporte qu’elle a déclaré être peu «convaincue du choix de la réduction des candidatures du PJD», une décision qu’elle trouve «superficielle», tout en la qualifiant de «non-sens politique». La députée PJDiste, qui a été, il y a quelque temps, projetée sous les sunlights médiatiques après une virée parisienne «peu islamiste», a exigé que le débat se concentre sur le cadre politique des prochaines élections à travers un dialogue national où le PJD doit jouer son rôle, et non pas sur le nombre de candidats à présenter et de sièges à remporter. Et d’ajouter que le PJD doit toutefois mobiliser toutes ses énergies pour rester en pole-position au niveau des résultats des futures élections.

Pour sa part, Hassan Hamourou, un autre proche de Abdelilah Benkirane, a évoqué ce qu’il appelle le fiasco de 2003, année où les islamistes ont répondu favorablement à la demande des autorités de ne pas présenter un grand nombre de candidats. Selon lui, le PJD ne doit plus accepter de réduire sa participation électorale, car cette décision serait une «démission de son devoir national».

Enfin, Haramou estime que si la décision de réduire les candidatures du PJD serait due à la conviction chez certains membres de la direction actuelle du parti de leur échec dans les gestion des affaires du pays, la solution n’est autre que la convocation d’un congrès extraordinaire du PJD, pour «resserrer les rangs»… avant les prochaines élections.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 25/08/2020 à 22h56