Un an après l’intégration du RNI au gouvernement Benkirane, la possibilité d’un nouveau remaniement revient au-devant de la scène. Contacté par Le360, Ahmed El Bouz, enseignant les sciences politiques à la Faculté Souissi, à Rabat, n’a pas écarté cette possibilité, mais sans la lier directement à l’affaire Ouzzine, et moins encore au décès tragique de l’ex-ministre d’Etat Abdellah Baha. « En ce qui concerne la mort accidentelle d’Abdellah Baha, elle ne pose aucun problème au fonctionnement de l’actuel gouvernement. Le défunt fut un ministre d’Etat et, du coup, ne supervisait aucun secteur. Rien n’oblige le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, à le remplacer, à moins que ce dernier le juge utile », explique Ahmed El Bouz.
S’agissant de l’affaire Ouzzine, ministre de la Jeunesse et des Sports, «la nouvelle Constitution donne le plein droit au Roi de démettre le ministre si la responsabilité de ce dernier dans le scandale de la pelouse du Complexe Moulay Abdellah était établie», estime le politologue, en précisant que la «responsabilité politique» du ministre n’est plus à démontrer. Seulement voilà, cette question du limogeage de Mohamed Ouzzine reste liée aux résultats de l’enquête ordonnée par le souverain, explique le politologue, en indiquant qu’un remaniement ne serait pas dans l’intérêt du chef du gouvernement, tant et si bien qu’une seule année à peine (nous) sépare du précédent remaniement politique.
Une possible adhésion du PAM à l’actuel ExécutifSi pour l’heure, rien n’indique un remplacement d’Abdellah Baha, ou le limogeage du ministre Mohamed Ouzzine, il n’en demeure pas moins qu’un remaniement est envisageable. Ahmed El Bouz évoque des indices sur une possible intégration du Parti Authenticité et Modernité à l’actuel gouvernement. « De plus en plus de voix s’élèvent au sein du PJD pour appeler à une alliance avec le PAM », constate le politologue, en rappelant un précédent appel lancé par le ministre de l’Equipement et des Transports, Abdelaziz Rebbah, pour une adhésion du parti de Bakkouri à l’actuel Exécutif. Du côté du PAM, la même tonalité est relevée. Le politologue en veut pour preuve cette tendance généralisée au sein du PAM à «normaliser les relations» avec le parti au pouvoir, notant que les interventions de ce parti d’opposition au Parlement se veulent de moins en moins violentes à l’encontre du PJD. Autre indice allant dans le sens de cette normalisation annoncée, le PAM fait route à part et ne coordonne pas son action avec les autres partis d’opposition, dont le Parti de l’Istiqlal et l’USFP, ce qui ouvrirait, selon le politologue, la porte à une adhésion du PAM à l’actuel gouvernement.



