Education nationale: l’Enseignant n’est pas un fardeau financier

Marche nationale des enseignants du public le mardi 7 novembre 2023 à Rabat.

Revue de presseLa réforme de l’enseignement devrait être principalement axée sur l’élément humain avec une approche participative, prenant en compte le rôle primordial de l’enseignant dans le système, et en assurant sa situation professionnelle et une justice salariale, écrit l’éditorialiste du quotidien Al Akhbar. Extraits dans cette revue de presse.

Le 27/11/2023 à 20h33

«La réforme du système de l’enseignement, entamée par le ministère de l’Education nationale depuis des mois, n’aurait pas, semble-t-il, accordé l’importance nécessaire à l’élément principal, qui est le corps professoral», fait remarquer l’éditorialiste du quotidien Al Akhbar dans son édition du mardi 28 novembre. L’absence d’une stratégie claire, mettant au centre l’élément humain, écrit l’éditorialiste, «a conduit le statut unifié des fonctionnaires de l’Education nationale à l’impasse».

Dans cette conjoncture difficile, poursuit l’éditorialiste, «les femmes et les hommes du secteur de l’enseignement se sont retrouvés, à l’instar de la majorité de ceux ayant de modestes revenus, dans l’obligation de défendre leur droit d’exercer leur fonction dans la dignité et l’équité». C’est pour cela, a-t-il souligné, qu’il va falloir «arrêter de considérer l’enseignant comme un fardeau financier pour l’Etat».

Il est inconcevable, a-t-il fait remarquer, «qu’à chaque fois que les enseignants demandent une amélioration de leur situation sociale et professionnelle, le gouvernement prend une calculatrice pour justifier son incapacité à répondre à leurs revendications sous prétexte que l’enveloppe budgétaire nécessaire pour les motiver n’est pas disponible, alors que des budgets à coût de milliards de dirhams sont consacrés chaque année à des marchés relatifs aux équipements et à la construction qui profitent à des entreprises chanceuses».

Il est donc temps aujourd’hui d’inscrire le débat dans son vrai cadre, a-t-il indiqué, en soulignant qu’«aucune réforme, telle qu’elle soit, ne pourrait aboutir sans l’entière et positive participation du corps professoral».

Car, dans de telles conditions, ajoute l’éditorialiste, «il est inadmissible de confier la formation des générations futures à des enseignants qui ne disposent pas de fondamentaux de la vie, qui leur permettront d’accomplir convenablement leur mission pour que l’école publique soit au niveau exigé». Bref, conclu l’éditorialiste, «toute réforme nécessite une implication effective de l’enseignant, en lui assurant la stabilité professionnelle et le sentiment de justice salariale».

Par Mohamed Younssi
Le 27/11/2023 à 20h33