Ce jeudi 12 juin, la ville de Fès a été le théâtre d’une vive escalade des tensions au sein du parti de l’USFP.
L’atmosphère, déjà électrique, a viré à l’affrontement lorsque Driss Lachgar s’est vu interdire l’accès au siège du parti, faute de porter un badge comme l’exigeait le protocole. Une mesure perçue comme une «humiliation politique délibérée», attisant davantage les rancœurs, rapporte Assabah dans son édition du week-end (14-15 juin).
Dans un geste de protestation, Jawad Chafik, secrétaire provincial de Fès et membre du bureau politique, a claqué la porte du conseil provincial, non sans avoir menacé de «tout révéler» sur ce qu’il a dénoncé comme des «violations de la direction et une alliance controversée avec le RNI».
La situation s’est encore envenimée lorsque des partisans de Chafik ont accueilli le premier secrétaire par une volée de slogans hostiles, le forçant à écourter son intervention à une vingtaine de minutes avant de quitter les lieux, visiblement furieux.
Plus tôt, le secrétaire provincial lui avait lancé des accusations cinglantes, l’accusant d’«avoir détruit le parti par des manœuvres dilatoires», avant de se retirer avec une cinquantaine de ses soutiens. Le responsable du siège, à son tour exaspéré, a ordonné la fermeture des salles annexes en déclarant: «Lachgar est venu saper Fès après s’être moqué de nous pendant des années».
Parallèlement, un membre du conseil national de la jeunesse ittihadia a alimenté la polémique sur les réseaux sociaux, accusant le leader de l’USFP d’avoir «conspiré avec un groupe pour torpiller les préparatifs du douzième congrès», relaie Assabah. «La majorité du comité préparatoire et du conseil provincial a boycotté la réunion. Le premier secrétaire doit en assumer les conséquences!», a-t-il tonné.
Ces événements marquent une fracture grandissante au sein du parti à l’approche de son congrès national, où les appels se multiplient pour un renouvellement de la direction et la fin de ce que les contestataires nomment «l’emprise hégémonique de Lachgar».







