Driss Jettou, le premier président de la Cour des comptes, a exhorté, par courrier, le Chef de gouvernement, ses 38 ministres et les membres de la Chambre des représentants de déposer leur déclaration de patrimoine après la fin de leur mandat, rapporte le quotidien arabophone Assabah dans son édition du vendredi 16 septembre.
Les sources du quotidien affirment ainsi que Jettou déploie tous les moyens nécessaires pour que la déclaration de patrimoine des hauts responsables devienne une procédure normale et routinière. C’est la raison pour laquelle il a revu à la baisse les catégories concernées par la déclaration de patrimoine pour les limiter aux hauts responsables politiques et publics: les membres du gouvernement, du Parlement, les juges, les hauts fonctionnaires et les élus.
Cette mesure a permis de réduire de 180.000 à 8.000 le nombre des personnes concernées par cette obligation, à l’image de ce qui se fait à l'international. La réduction du nombre de dossiers permet à la Cour des comptes d'étudier chaque dossier en profondeur. Elle s’apprête, d'ailleurs, à comparer les premières déclarations de patrimoine des ministres et des parlementaires avec celles qu’ils se préparent à déposer à la fin de leurs mandats et à auditer l’origine de l’enrichissement, si enrichissement il y a eu, au cours de ces cinq dernières années. Les parlementaires sont, par exemple, tenus de restituer les biens du Parlement comme les Ipad et téléphones de fonction que leur majorité s'approprie comme biens personnels, rapporte Assabah.
C’est donc un vaste chantier pour la Cour des comptes et pour son président, qui lui a alloué un budget conséquent. Depuis 2015, un montant de 11 millions de dirhams a été alloué par Driss Jettou à la numérisation de la procédure pour permettre aux concernés de déclarer leur patrimoine à distance.